La maladie d'Alzheimer touche près d'1 million de personnes en France ; plus de 17% des personnes de plus de 75 ans seraient concernées. Ses symptômes donnent souvent lieu à des traitements médicamenteux. Des chercheurs de l'
Université de Californie à San Diego viennent pourtant de démontrer que la pratique simple d'un jeûne intermittent pourrait suffir à réduire un bon
nombre de ses symptômes.
Parmi les symptômes connus dans cette maladie, on peut notamment citer la perte de mémoire ou les changements de personnalité. Mais le principal
symptôme concerne la perturbation du rythme circadien, impactant notamment le cycle veille/sommeil. C'est pour cette raison que la majorité des personnes atteintes par cette maladie connaissent des troubles du
sommeil. Une récente étude menée sur des
souris, publiée le 21 août dans la revue Cell, démontre qu'appliquer un
régime alimentaire sous forme de jeûne intermittent pourrait réduire ces perturbations.
Pour constater ces effets, les chercheurs ont contraint un groupe de souris à se nourrir selon un horaire restreint: l'accès à la nourriture leur était autorisé sans limite de quantité, mais pendant une durée limitée à 6 heures seulement chaque jour. Si on transpose cette durée à l'
homme, cela équivaut à environ 14 heures de jeûne par jour. En comparaison, un autre groupe de souris avait accès à de la nourriture à toute
heure.
Les scientifiques ont constaté que les souris ayant réalisé un jeûne intermittent présentaient un cycle de sommeil régulier et sans perturbation, et avaient une meilleure mémoire. Elles ont également obtenu de meilleurs résultats aux tests cognitifs auxquels elles ont été soumises. Les symptômes comportementaux associés à la maladie d'Alzheimer ont ainsi été réduits.
Par ailleurs, les chercheurs ont pu constater que plusieurs gènes associés à la neuro-inflammation et à la maladie d'Alzheimer s'exprimaient différemment chez les souris nourries selon un horaire restreint. Ils ont également observé que la quantité de protéines amyloïdes présentes dans leur cerveau était réduite, alors même que le dépôt de ces protéines est une des caractéristiques les plus connues de la maladie.
En synthèse, si depuis longtemps on pouvait penser que la neurodégénérescence associée à la maladie d'Alzheimer avait pour conséquence des perturbations circadiennes, il est finalement possible que ce soit en fait exactement l'inverse ! Espérons que le résultat de cette étude puisse se transposer à l'homme, et amener les chercheurs à développer de nouvelles méthodes permettant d'atténuer les effets de cette maladie.