Des chercheurs de l'Institut de radiobiologie cellulaire et moléculaire (CEA/iRCM) viennent de mettre en évidence un nouveau gène suppresseur de tumeurs jouant un rôle essentiel dans le contrôle de la prolifération des lymphocytes B. Ces résultats ouvrent de nouvelles pistes à explorer pour comprendre et contrôler la prolifération anormale des lymphocytes B dans certains lymphomes. Ces travaux viennent d'être publiés en ligne par la revue Journal of Experimental Medecine le 15 décembre.
Bien que l'arsenal des techniques utilisées pour le traitement des cancers se soit enrichi (chimiothérapie, radiothérapie, traitement à base d'anticorps), les lymphomes dus aux lymphocytes B répondent encore mal à ces thérapeutiques. Les lymphocytes B sont les cellules du système immunitaire chargées de produire des anticorps en réponse à une agression de l'organisme. Le déclenchement de la réponse immunitaire provoque la prolifération de certains lymphocytes B dans les ganglions lymphatiques afin de produire suffisamment d'anticorps. Cette prolifération, normalement très strictement régulée pour assurer une réponse adaptée du système immunitaire, peut conduire au développement d'un lymphome si elle perdure de façon incontrôlée.
Les chercheurs du CEA/iRCM viennent de mettre en évidence un gène suppresseur de tumeur, le gène Ptger4, qui est nécessaire et suffisant pour prévenir une prolifération excessive des lymphocytes. Le produit de ce gène est une protéine récepteur des prostaglandines, des molécules de l'inflammation connues pour leur effet négatif sur la prolifération des lymphocytes. Dans cette étude, les chercheurs ont montré que l'inactivation de ce gène provoque une accélération du développement des lymphomes chez la souris. A l'opposé, une surexpression du gène est suffisante pour bloquer la prolifération des lymphocytes. Les chercheurs ont également observé que ce gène est réprimé chez des patients atteints de lymphomes, confirmant le rôle potentiel de ce gène dans le développement de ce cancer.
Si un traitement ciblant spécifiquement l'expression de ce gène est encore loin d'être d'actualité, ces résultats ouvrent néanmoins des pistes de recherche pour mieux comprendre l'origine de certains lymphomes et les mécanismes responsables de la prolifération anormales des lymphocytes B. C'est un pas de plus vers l'amélioration des traitements des lymphomes B.