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Ce spécimen étrange, trouvé uniquement dans les lits fossilifères de Mazon Creek, dans l'Illinois, possédait un corps mou, des yeux sur des tiges et un appendice en forme de griffe sur le visage. D'autres aspects de son anatomie sont encore ouverts à l'interprétation.
La dernière étude, publiée le 16 avril dans la revue Palaeontology, suggère que le monstre de Tully était probablement un invertébré. Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont utilisé un scanner laser 3D pour examiner plus de 150 fossiles et créer des cartes 3D en couleurs des structures anatomiques de l'animal.
Selon Tomoyuki Mikami, premier auteur de l'étude et chercheur à l'Université de Tokyo et au Musée National de la Nature et des Sciences de Tokyo, "les preuves multiples montrent que l'hypothèse du monstre de Tully en tant que vertébré n'est pas tenable".
Cependant, Victoria McCoy, professeure adjointe à l'Université du Wisconsin-Milwaukee, n'est pas convaincue. Elle a dirigé une étude en 2016 qui plaçait les monstres de Tully près des cyclostomes et une autre en 2020 qui montrait que leurs tissus étaient composés de protéines, comme ceux des vertébrés. McCoy salue l'application de l'imagerie 3D, mais soulève des questions sur certaines conclusions de l'étude.
La classification du monstre de Tully est importante car sa singularité pourrait élargir la diversité du groupe auquel il appartient, modifiant ainsi notre vision de ce groupe. L'étude suggère un compromis possible: les monstres de Tully pourraient être des chordés non vertébrés, comme les tuniciers ou les amphioxus actuels. Pour l'instant, la place du monstre de Tully sur l'arbre évolutif demeure incertaine.
Référence
Palaeontology - Three-dimensional anatomy of the Tully monster casts doubt on its presumed vertebrate affinities