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Des nanoparticules magnétiques contre le cancer
Publié par Isabelle, Source: BE Espagne numéro 102 (28/02/2011) - Ambassade de France en Espagne / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/ ... /65963.htm Illustration: National Cancer InstituteAutres langues:
Si les radios et chimiothérapies ont tant d'effets secondaires dans le traitement des cancers, c'est notamment parce qu'elles agissent indistinctement sur les cellules malades et sur les cellules saines, celles-ci se défendant finalement mieux que les autres. Un des rêves de tout chercheur dans le domaine serait de trouver un moyen d'amener toutes les molécules actives nécessaires directement au coeur des tumeurs et rien que là, pour que celles-ci soient traitées avec toute la dose nécessaire sans crainte de répercussions sur le reste de l'organisme.
De nombreuses recherches sont conduites en ce sens dans des laboratoires du monde entier et si l'on parlait de rêve, c'est d'un rêve tout sauf inaccessible: de réelles perspectives d'aboutissement existent. Les résultats qui viennent de sortir de l'Instituto de Ciencia de Materiales de Madrid (ICMM) et du Centro Nacional de Biotecnologia (CNB), lui aussi dans la capitale espagnole et tous deux du CSIC, en sont un exemple. En effet, Domingo Barber et ses collègues biologistes et physiciens - une illustration de plus de la nécessaire et vantée interdisciplinarité - ont publié dans la revue Biomaterials, un article présentant des résultats in vivo significatifs de traitement de tumeurs par un principe actif guidé vers les tumeurs.
Quelques précisions sur le transporteur et le transporté: la molécule active est une cytokine (l'interféron gamma) qui est adsorbée dans une couche d'acide dimercaptosuccinique (DMSA) déposée sur des nanoparticules magnétiques et ce sont ces dernières qui peuvent être déplacée à l'aide d'un champ magnétique extérieur.
Les observations révèlent une forte accumulation de nanoparticules dans les tumeurs apparues dans des souris génétiquement modifiées pour l'occasion ainsi qu'une importante libération de la cytokine utilisée. Celle-ci a par ailleurs les effets attendus puisque les chercheurs ont noté une augmentation des lymphocytes T, ces cellules responsables de l'immunité cellulaire et un effet anti-angiogénique, c'est-à-dire une diminution de la formation de nouveaux vaisseaux sanguins dans les tumeurs, ce qui limite leur alimentation et donc leur croissance. Le résultat global est une réduction "notable" de la taille des tumeurs pour reprendre l'adjectif utilisé dans la publication.