Dans une résolution adoptée le 20 décembre, la 65e session de l'Assemblée générale des Nations Unies a donné son feu vert à création de la Plate-forme scientifique et politique intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES). L'UNESCO fait partie des organisations internationales (1) désignées pour organiser la prochaine réunion portant création de cette nouvelle instance conçue sur le modèle du GIEC (Groupe intergouvernementale d'experts sur l'évolution du climat).L'objectif principal de l'IPBES est de favoriser la prise de conscience du public et des décideurs politiques quant aux conséquences désastreuses de l'érosion de la biodiversité. Il s'agit de faire en sorte que les connaissances scientifiques relatives à la disparition très rapide d'un grand nombre d'espèces végétales et animales et à la dégradation des écosystèmes se traduisent par des mesures concrètes. L'IPBES devrait favoriser ce processus.
L'IPBES pour protéger l'érosion de la biodiversité
D'après l'Evaluation des écosystèmes pour le Millénaire (2005), à laquelle s'était associée l'UNESCO, la dégradation des écosystèmes au cours des 50 dernières années s'est effectuée sur une échelle et à un rythme inédits. Extension records des terres cultivées, surexploitation des ressources en eau douce et des stocks de pêche, pollutionmassive par les engrais, dégradation de certains milieux naturels comme les mangroves ou les récifs coralliens... Ces phénomènes, qui se sont fortement accentués au cours des dernières décennies, se sont traduits par l'extinction massive d'espèces (12% des oiseaux, 25% des mammifères et 32% des amphibiens sont menacés d'extinction d'ici un siècle) mettent à mal les services rendus par la nature et constituent une réelle menace pour l'avenir.
La résolution des Nations Unies intervient alors que s'achève l'Année internationale de la biodiversité, à laquelle l'UNESCO s'est largement associée. L'idée d'une plateforme chargée de placer la question de la biodiversité en tête de l'ordre du jour politique international avait été lancée en 2005, à l'occasion d'une conférence internationale sur la biodiversité et la gouvernance à l'UNESCO. Cette conférence a jeté les bases des négociations qui ont abouti à la création de l'IPBES. Un pas décisif avait été franchi en juin 2010, à Busan (Corée du Sud), lorsque les gouvernements de 75 pays avaient donné leur accord pour la création de cette plateforme.
La prochaine étape aura lieu en février 2011, à Nairobi (Kenya), quand les différents ministres de l'Environnement réunis à l'occasion du Conseil d'administration du Programme des Nations Unies pour l'environnement/Forum ministériel mondial donneront leur aval à l'organisation de la première réunion plénière de l'IPBES, qui devrait avoir lieu d'ici juin 2011. C'est pendant cette réunion que seront définies ses modalités de fonctionnement et le lieu où sera hébergé son secrétariat
Note (1) En collaboration avec le secrétariat de la Convention sur la diversité biologique, le Programme des Nations Unies pour l'environnement, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD)
Plus d'information (en anglais): http://www.ipbes.net