Le 15 février 2005, la sonde spatiale Cassini a survolé de près la surface de Titan (à environ 1577 kilomètres) à quelques 22 000 km/h. C'est le quatrième survol de cette lune de Saturne et le troisième à basse altitude effectué par Cassini. Mais c'est la première fois que les zones cartographiées par les appareils photos et le radar de la sonde se chevauchent. Cette
superposition des observations permettra aux scientifiques d'obtenir beaucoup plus d'informations sur la
surface qu'une seule de ces techniques utilisée isolément.
Des régions claires...
Les filets blancs sur le premier cliché ci-dessous semblent être des canaux dans lequels des fluides s'écoulent sur les pentes d'un cratère avoisinant vers la région plus claire en haut à droite. Cette zone lumineuse pourrait être une région de réception de sédiments en provenance des canaux ce qui expliquerait sa luminosité. Elle serait semblable à la plaine jonchée de gravats sur laquelle la sonde Huygens s'est posée le 14 janvier dernier. Etant
données les températures extrêmement basses à la surface de Titan, le fluide transportant les sédiments était plus que probablement du
méthane liquide. Le plus long canal sur cette photo à une
longueur d'environ 200
kilomètres. Les grandes rayures horizontales sur l'image ne sont que des effets de montage de la photographie.
Des régions sombres...
Quoique la plupart des régions observées par le radar de Cassini soient différentes de celles observées en octobre dernier, leurs surfaces apparaissent très similaires. S'étendant sur 300 kilomètres du haut en bas de l'image ci-après, le région observée est couverte de collines claires et de crêtes entourées d'une plaine plus sombre. A l'observation radar, les grandes étendues sombres représentent soit des terrains lisses, soit des zones absorbant efficacement les ondes radio, soit les deux. Dans ces plaines, de faibles phénomènes sont observés dont l'origine est peu claire et qui présentent des ressemblances avec ceux déjà observés en octobre, qualifiés alors de "cryovolcaniques", c'est à dire des écoulements de glace chaude ou des mélanges d'eau et d'
ammoniac.
...Et un cratère d'impact
Sur l'image ci-dessous le radar de Cassini a observé un cratère d'environ 60 kilomètres de diamètre, dont l'apparence et la vaste couche brillante de matériaux qui l'environne sont significatifs de son origine. Il a été causé par l'impact sur la surface de Titan d'une
comète ou d'un
astéroïde très véloce, d'une taille de 5 à 10 kilomètres. La dyssymétrie de la couche de débris environnant le cratère pourrait être un effet des vents atmosphériques associés à l'impact lui-même. Cependant il manque le pic central généralement observé au centre d'un tel cratère, ce qui suggère que celui-ci ait pu être érodé ou modifié d'une façon ou d'une autre après sa formation. Les précipitations, les vents et l'éfondrement des matériaux compacts dans lesquels le cratère s'est constitué sont autant de causes éventuelles pour expliquer ce qui a modifié cette caractéristique d'impact.
Notre dossier complet sur la mission Cassini-Huygens et d'autres clichés de ce survol de Titan sont à votre disposition:
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