La plus ancienne pollution générée par l'homme

Publié par Isabelle,
Source: ULBAutres langues:
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Vue de la grotte de Gorham's sur la face est du Rocher de Gibraltar. Illustration: Wikimedia Commons/Gibmetal77
Des chercheurs découvrent les traces les plus anciennes de pollution aux métaux lourds dans des sites archéologiques

Ce projet passionnant résulte de la collaboration inattendue entre géochimistes et archéologues. Une équipe internationale impliquant des chercheurs du Spanish National Research Council et de plusieurs universités espagnoles, japonaises ou européennes, parmi lesquelles l'ULB (Université libre de Bruxelles), a démontré l'existence de contaminations préhistoriques aux métaux lourds dans des grottes archéologiques. Pour y parvenir, les scientifiques ont analysé des sédiments provenant de cinq sites préhistoriques majeurs (Gran Dolina à Atapuerca, Gorham's et Vanguard à Gibraltar et El Pirulejo à Priego de Córdoba) dans la péninsule ibérique, couvrant un million d'années de l'évolution humaine.

A Gran Dolina, les chercheurs ont trouvé des niveaux élevés de métaux lourds, associés à une paléo-contamination naturelle (dépôts de guano) datant de 450.000 d'années environ. Les sites de l'homme de Néandertal à Gibraltar (Gorham's, Vanguard), tout comme les sites de l'homme "moderne" (Paléolithique supérieur) de El Pirulejo, ont dévoilé des couches contaminées associées aux activités des occupants des grottes. A Gorham's et Vanguard, des niveaux de sédiments renfermant d'anciens résidus de foyers bien conservés peuvent être considérés comme des sols pollués en Cu-Zn-Ni selon les critères actuels et devenir ainsi les preuves de la plus ancienne pollution générée par l'Homo (Paléolithique moyen) connue à ce jour. La composition isotopique du zinc mesurée à l'ULB (Laboratoire G-Time, N. Mattielli) dans ces sédiments renforce ces observations. A El Pirulejo (Paléolithique supérieur), les traces de plomb sont à mettre en relation avec la manipulation de la galène, un minéral riche en plomb (PbS), utilisé par l'homme préhistorique, à la fois dans le cadre de cérémonies funéraires ou d'activités métallurgiques.

Publiée en septembre dans Nature – Scientific Reports, cette étude fournit la preuve documentée de la plus ancienne pollution générée par l'homme connue à ce jour. Cette paléo-contamination a probabement eu des effets néfastes sur la santé des habitants des grottes et peut peut-être être liée à l'extinction défintive de l'homme de Néandertal dans le sud de la péninsule ibérique. De prochaines études en Espagne se concentreront sur cette question spécifique.

Pour plus d'information voir:
Nature – Scientific Reports – DOI:10.1038/srep14252
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