Si vous vous intéressez au fait que les Reptiliens ont créé la COVID, pas d'inquiétude: la plus importante des GAFA (ces géants du numérique) vous incite à lire des sources complotistes pour vous en convaincre.
Image: Geralt / Pixabay
Parmi les grandes plateformes, Amazon est celle qui fait le moins d'efforts, et de loin, "pour s'attaquer à la désinformation et aux théories du complot
autour (Autour est le nom que la nomenclature aviaire en langue française (mise à jour) donne...) de la COVID" selon l'auteur d'une
recherche (La recherche scientifique désigne en premier lieu l’ensemble des actions entreprises en vue...) dévoilée cette semaine par le magazine
BuzzFeed.
Depuis près d'un an,
Facebook,
Google, Pinterest et
Twitter (Twitter est un outil de réseau social et de microblogage qui permet à...) ont placé des avertissements ou des liens conduisant vers des pages crédibles, lorsque quiconque fait une recherche sur la
pandémie (Une pandémie (du grec ancien πᾶν / pãn (tous) et...) ou le coronavirus. Rien de comparable chez Amazon, reproche Marc Tuters, de l'
Université (Une université est un établissement d'enseignement supérieur dont l'objectif est la...) d'Amsterdam: des livres consacrés à des théories du complot continuent d'apparaître dans la première page des résultats de recherches avec des termes de base comme "COVID" ou "vaccin". Tuters et ses collègues rapportent qu'Amazon leur a même "recommandé" des livres complotistes quand ils parcouraient des livres plus sérieux sur le virus.
Une vedette:
The Answer, "best seller" d'un certain David Icke, pour qui la Terre est gouvernée par des Reptiliens qui ont pris visage humain. Amazon recommande aussi un livre qui allègue que la pandémie s'inscrit dans un complot révélé par des codes numériques. Et un autre qui, résume
BuzzFeed, prétend que la COVID est née "des esprits d'hommes méchants qui souhaitent dépeupler notre
planète (Une planète est un corps céleste orbitant autour du Soleil ou d'une autre étoile de...) Terre et poursuivre un
contrôle (Le mot contrôle peut avoir plusieurs sens. Il peut être employé comme synonyme d'examen, de...) illimité". Et encore un autre qui, écrit par une naturopathe, fait de la COVID un "canular" créé par "un
réseau (Un réseau informatique est un ensemble d'équipements reliés entre eux pour échanger des...) d'ennemis du
peuple (Le terme peuple adopte des sens différents selon le point de vue où l'on se place.)", ennemis qui incluent les professionnels de la
santé (La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste...).
"Pour les créateurs et les consommateurs de complots, Amazon est un guichet unique", poursuit Tuters, qui co-dirige une équipe de chercheurs britanniques et néerlandais, en association avec un projet européen de lutte contre "
l'infodémie" -l'épidémie de fausses nouvelles. Ils ont identifié une vingtaine de livres de "complots-COVID", en excluant certains qu'ils ont catégorisés "COVID-sceptique" -livres qui expriment par exemple des doutes sur l'origine ou la nature du virus.
Plus tôt cette année, une
petite analyse des algorithmes des recommandations d'Amazon était arrivée à des conclusions similaires: par exemple, faire une recherche reliée à la
vaccination (La vaccination est un procédé consistant à introduire un agent extérieur (le...), sans se créer un compte sur Amazon, ferait ressortir 10% de contenus de désinformation, écrivaient deux chercheurs de l'Université de Washington. L'effet "bulle" -recevoir surtout des contenus qui correspondent à ce qu'on veut entendre- serait amplifié dès le moment où l'usager se crée un compte.
Amazon se défend en rappelant que, depuis février 2020, elle place un bandeau avec un
hyperlien (Un hyperlien ou lien hypertexte ou simplement lien, est une référence dans un système hypertexte...) approprié lorsque des gens font une recherche associée à la pandémie. Mais il s'avère que cet ajout n'est pas répandu sur les sites autres que celui des États-Unis.
Pour Claire Wardle, directrice de First Draft, organisme à but non lucratif spécialisé dans la recherche sur la désinformation, bannir ces livres ne serait pas une solution appropriée. Mais Amazon devrait, selon elle et selon Marc Tuters, suivre l'exemple des autres plateformes et prendre les mesures qui s'imposent pour faire "remonter" dans l'algorithme les sources plus crédibles.
La recherche, conclut le journaliste Craig Silverman -un
des pionniers, il y a plus de cinq ans, des reportages sur les "fausses nouvelles"- a aussi révélé "un pipeline de YouTube vers les livres complotistes, où les gens mentionnent à plusieurs reprises les avoir achetés après avoir appris leur existence sur YouTube".