Les points forts de la mission de la sonde Huygens sur Titan

Après un voyage de sept ans à bord du vaisseau spatial Cassini, la sonde Huygens de l'ESA a été larguée le 25 décembre 2004. Elle a atteint la couche supérieure de l'atmosphère de Titan le 14 janvier 2005 et a atterri sur sa surface après une descente en parachute de 2 heures et 28 minutes. Les images claires de la surface ont été obtenues dès l'altitude de 40 km, révélant un monde spectaculaire, ressemblant à la Terre à bien des égards, particulièrement par sa météorologie, sa géomorphologie et son activité fluviale. Les images montrent des indices forts d'une érosion provoquée par des écoulements liquides, probablement du méthane.


La sonde est descendue à la frontière entre un terrain glacial brillant érodé par l'activité fluviale et un secteur plus sombre qui ressemblait à une rivière asséchée. Huygens s'est posé dans le secteur sombre. Des cailloux de glace de quelques centimètres de diamètre parsemaient le site d'atterrissage dont la surface semblait avoir la consistance du sable humide.

Les vents soufflaient principalement dans la direction de la rotation de Titan, d'ouest en est, avec des vitesses jusqu'à 450 km/h au-dessus d'une altitude de 120 km. Ils ont ensuite perdu de leur intensité jusqu'à changer de direction près de la surface. Huygens a aussi étonné les scientifiques en détectant une seconde couche basse ionosphérique, entre 140 et 40 km, dont la conductibilité électrique présentait un pic vers 60 km. Les instruments de la sonde pourraient aussi avoir enregistré la présence de foudre.

Du brouillard a été détecté tout le au long de la descente, et ceci contrairement aux modèles antérieurs qui prévoyaient que l'atmosphère serait "libre de brume" dans la stratosphère inférieure, en dessous de 60 km. Heureusement, la brume était assez transparente pour que des images correctes de la surface puissent être obtenues au-dessous de 40 km.


Huygens a effectué des études de l'atmosphère et de la surface, y compris le premier prélèvement in situ d'échantillons de chimie organique et d'aérosols au-dessous de 150 km. Ceux-ci ont confirmé la présence d'une chimie organique complexe tant en phase gazeuse que solide, ce qui renforce l'idée que Titan est un endroit prometteur pour l'observation d'une chimie impliquant des molécules qui peuvent avoir été les premières briques de la vie sur la Terre.

De l'Argon 40 a été aussi détecté à la surface et sa présence indique que Titan a connu dans le passé et connaît très probablement toujours aujourd'hui, une activité géologique interne.

Notre dossier complet sur la mission Cassini-Huygens est à votre disposition: lien