Sous la surface criblée de cratères de Mimas, l'un des plus petits satellites de Saturne, se cache océan global d'eau liquide. Cette découverte, dirigée par le Dr Valéry Lainey de l'Observatoire de Paris-PSL, vient ajouter Mimas à la liste restreinte des lunes possédant des océans internes, tels qu'Encelade et Europe, mais avec une particularité notable: son océan est remarquablement jeune, formé il y a seulement 5 à 15 millions d'années. Ce jeune âge offre une fenêtre unique sur les premiers stades de formation d'un océan et le potentiel émergent de la vie.
La lune Mimas de Saturne. Image NASA.
D'une envergure de seulement 400 kilomètres de diamètre, Mimas ne laissait pas présager de la présence d'un tel trésor sous sa surface accidentée. Cette révélation est le fruit d'une collaboration internationale impliquant des chercheurs de cinq institutions différentes, s'appuyant sur l'analyse minutieuse des données fournies par la sonde Cassini de la NASA. En étudiant les interactions de Mimas avec Saturne, l'équipe a détecté une irrégularité inattendue dans son orbite, révélant ainsi l'existence de son océan caché.
L'océan récemment formé de Mimas, déterminé grâce à une analyse détaillée de ses interactions de marée avec Saturne, souligne l'importance de ce satellite comme cible d'étude pour les chercheurs enquêtant sur l'origine de la vie. La découverte de cet océan jeune et caché renforce l'idée que même les petites lunes apparemment inactives peuvent abriter des océans capables de soutenir des conditions essentielles à la vie, élargissant ainsi les perspectives de recherche sur la vie au-delà de la Terre.
Cette recherche, menée sous la direction de Dr. Lainey avec l'aide de collègues de trois pays différents, illustre parfaitement l'effort collectif nécessaire pour dévoiler les caractéristiques fascinantes et inattendues du système de Saturne, tirant parti des données recueillies par la mission Cassini. L'océan de Mimas, avec sa formation relativement récente, nous pousse à reconsidérer notre compréhension des conditions propices à la vie, nous rapprochant peut-être de la réponse à la question séculaire: sommes-nous seuls dans l'Univers ?