Programme d'échange de seringues: moins de VIH

Publié par Isabelle,
Source: Université de MontréalAutres langues:
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Les résultats d'une étude épidémiologique menée au Centre de recherche du CHUM (CRCHUM) démontrent que les utilisateurs de drogues par injection (UDI), recrutés après 2001, et s'étant procurés toutes leurs seringues dans le réseau de distribution sécuritaire de seringues implanté à Montréal, étaient cinq fois moins susceptibles d'être infectés par le VIH, comparativement aux utilisateurs qui obtiennent leurs seringues autrement.

Réalisée sous la direction de la Dre Julie Bruneau, également professeure au Département de médecine familiale et de médecine d'urgence de l'UdeM, cette étude confirme l'importance de la consommation de cocaïne par voie intraveineuse, de l'intensité des pratiques d'injection, du partage des seringues ainsi que des conditions de logements instables dans l'épidémie de VIH chez les UDI. De plus, la transmission sexuelle dans cette population est aussi un facteur aggravant, indépendamment des pratiques d'injection.

Un programme d'échange de seringues depuis la fin des années 1980


Montréal a été parmi les premières villes en Amérique du Nord à mettre en place des programmes d'échange de seringues dès la fin des années 1980. Contrairement à d'autres villes nord-américaines, la population d'UDI à Montréal est répartie dans tous les arrondissements et non plus concentrée dans certains territoires. Ainsi, plus de la moitié de cette population vit à l'extérieur du centre-ville. Cet étalement géographique rend la prévention et la distribution de matériel d'injection plus complexe.

Montréal peut se targuer d'avoir l'une des politiques de distribution de seringues les plus libérales en Amérique du Nord : le matériel d'injection et la fourniture de seringues sont accessibles dans les CLSC; un nombre illimité de seringues peuvent être obtenues grâce à des programmes d'échanges et de nombreuses pharmacies vendent aux UDI, des seringues à bas prix. La Direction de santé publique de l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal a aussi pris des mesures d'amélioration continue des stratégies de réduction des méfaits.

La réduction de la transmission du VIH : une bonne nouvelle


L'étude démontre, entre 1992 et 2008, une diminution du taux de transmission du virus causant le SIDA chez les UDI à Montréal. Depuis l'an 2000, le taux de transmission a régressé quatre fois plus rapidement, ce qui est significatif. "Nous pouvons conclure que les résultats de l'étude témoignent de l'effet positif des efforts concertés et des politiques de santé publique mises en place au cours de la dernière décennie, souligne la Dre Bruneau. Néanmoins, la persistance de comportements à haut risque dans cette population indique aussi la nécessité de poursuivre les efforts de prévention", ajoute-t-elle.

Il faut donc continuer à déployer une diversité de moyens pour joindre et outiller la population des utilisateurs de drogues, notamment des programmes de traitement intégrant des approches novatrices.

" La réduction significative de la transmission du VIH chez les personnes UDI représente un gain réel, mais insuffisant, tel que je l'ai mentionné dans mon rapport sur les infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) publié en décembre dernier. En effet, depuis le début des années 2000 la transmission du VIH semble ne pas avoir connu de baisse et l'épidémie de l'infection par l'hépatite C a pris des proportions alarmantes. Au cours de cette même période, la distribution du matériel d'injection n'a pas atteint le déploiement attendu. C'est pourquoi il nous faut dès maintenant redoubler nos efforts ", de dire le Dr Richard Lessard, directeur de santé publique à Montréal.

Cette étude publiée dans l'American Journal of Epidemiology a été subventionnée par les Instituts de recherche en santé du Canada, le National Institute on Drug Abuse (États-Unis) et le Fonds de la recherche en Santé du Québec. Le résumé se trouve sur le site Web du Journal à l'adresse suivante : http://aje.oxfordjournals.org/content/early/2011/03/01/aje.kwq479/abstract

Les scientifiques publient les résultats de leurs recherches dans l'édition préalable en ligne du American Journal of Epidemiology.
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