Quelles forêts en France à l'horizon 2100 ?

Publié par Adrien,
Source: BE France numéro 193 (6/06/2007) - ADIT / ADIT
Illustration: Wikipédia / Hans "Spone" LemuetAutres langues:
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La tendance marquée du réchauffement climatique, estimé par les experts entre 1,8 et 4° C à l'horizon 2100 semble se confirmer au regard des conclusions publiées récemment par le rapport du GIEC. Cette rapidité d'évolution pose évidemment de nouvelles questions quant à l'adaptation des espèces forestières françaises. Dans ce contexte, les chercheurs du Centre Inra de Nancy ont estimé l'aire potentielle de répartition de cinq espèces en fonction des paramètres climatiques qui pourraient exister en 2100, à partir d'un scénario d'augmentation de la température de 2,5° C. Reste à savoir si ces arbres parviendront à s'adapter à un changement si rapide.


Sous-bois dans le département du Puy-de-Dôme - juillet 2004

Pour mener cette étude, les chercheurs nancéiens ont utilisé les valeurs climatiques estimées par le modèle ARPEGE de Météo-France. Celui-ci est basé sur un scénario d'augmentation de la température moyenne de + 2,5° C et sur les données de l'Inventaire Forestier National. Parmi les cinq espèces d'arbres étudiées par les chercheurs, deux exemples illustrent bien les changements profonds que pourraient subir les paysages français en un siècle: le chêne vert et le hêtre.

Espèce emblématique de la région méditerranéenne, le chêne vert (Quercus ilex L.), surtout présent dans les zones de fortes chaleurs et de fort ensoleillement estival, voit son extension limitée par les fortes amplitudes thermiques annuelles et par un trop grand nombre de jours de gel. Cela dit, lorsqu'on remplace les variables climatiques actuelles par celles estimées pour la fin du siècle, la niche climatique du chêne vert pourrait dépasser la latitude de la Loire. Or cet exemple du chêne vert peut être transposé à la grande majorité des essences méditerranéennes comme l'olivier, le pin d'Alep, le pin parasol, le cyprès toujours vert, etc...

De son côté, le hêtre commun (Fagus sylvatica L.), espèce emblématique de toute l'Europe occidentale moyenne, présent à peu près partout en France, pourrait voir son aire de répartition potentielle en 2100 régresser du fait de plus fortes températures en été et d'une baisse des précipitations. Un phénomène identique pourrait être observé pour les espèces montagnardes comme le mélèze, le sapin, l'épicéa, etc. Pour autant, les résultats de ce scénario ne constituent pas une prévision pour les forêts de l'Hexagone. En effet, il subsiste encore beaucoup d'incertitudes quant au comportement de ces essences forestières. Seront-elles capables de s'adapter à la compétition avec de nouvelles espèces ? Quels seront les équilibres avec les nouveaux cortèges de pathogènes et de symbiotes ? Quel rôle jouera la variabilité génétique ? Telles sont quelques-unes des questions aujourd'hui sans réponse.

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