La plupart des cosmologues pensent que les trous noirs super massifs ont grandi dans les grandes galaxies, accumulant leur masse au fil du temps. Un groupe de chercheurs de l'Université de Cambridge affirme cependant que l'Univers primordial pourrait avoir été
complètement envahi par de minuscules trous noirs. Le Docteur Martin Haehnelt présente l'idée dans le cadre de l'
Année de la
Physique.
Le Dr. Haehnelt indique que des preuves significatives montrent que de petits trous noirs ont pu évoluer indépendamment et fusionner pour produire les structures géantes que nous observons aujourd'hui. Il s'appuie pour cela sur des études récentes du fond cosmique de micro-onde (CMB).
Ce rayonnement, parfois appelé "écho du Big Bang", a été produit lorsque l'
Univers n'avait que 400 000 ans d'existence et
traverse l'espace depuis cette époque. C'est à ce moment que l'Univers s'est refroidi de façon critique, permettant au rayonnement CMB de circuler librement pour la première fois, "comme si un
brouillard cosmique s'était dissipé". Mais les nouvelles analyses prouvent que 10 à 15 pour cent de ce rayonnement a été dispersé depuis lors, ce qui indique un réchauffement de l'Univers auquel personne ne s'attendait.
Haehnelt explique que cela pourrait être la manifestation d'une période pendant laquelle les petits trous noirs pullulaient: "La matière qui s'agglutine autour d'un trou noir s'échauffe", explique-t-il, "et le réchauffement que nous avons constaté serait alors un signe que les petits trous noirs étaient très répandus dans l'Univers de cette époque".
Si les petits trous noirs fusionnent effectivement pour former les variétés supermassives trouvées aux centres des galaxies, ce serait une preuve formelle. Une telle fusion débute par deux trous noirs qui orbitent l'un autour de l'autre, et se rapprochent en une
spirale toujours plus étroite. Dans le souffle d'
énergie cataclysmique de leur fusion finale, la moindre
asymétrie peut éjecter
le trou noir à travers l'espace. "Si ceci s'est produit", dit Haehnelt, "nous pourrions bien trouver des galaxies ne possédant pas de trou noir super massif central."
Cependant, la preuve n'est pas réellement concluante, et en attendant les résultats des analyses du CMB demeurent une source de discussions houleuses.