Encelade: un monde plus actif que prévu

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Auteur de la news: Florent MISPELAER
Sources: NASA et flashespace.com
Illustrations: NASA / JPL / Space Science Institute/GSFC/University of ColoradoAutres langues:
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Encelade est depuis longtemps une grande curiosité. Survolé pour la première fois par Voyager 2 en 1980 et 1981. Son diamètre est d'environ 550 Km et par certains cotés ressemble à Europe et Ganymède, deux satellites, tout aussi glacés, de Jupiter. Durant son périple autour de Saturne, la sonde Cassini a fait escale plusieurs fois au dessus d'Encelade qui ne cesse jamais d'intriguer les scientifiques. Dès les premiers survols, les images révélaient un monde bien complexe. D'un côté la surface était recouverte de crevasses, fissures et autres dispositifs importants, de l'autre elle paraissait bien plus plate, exempte de cratère.

Le deuxième et dernier survol a été effectué à nouveau par Cassini le 14 juillet 2005 au dessus du pôle Sud. A presque 175 Km d'altitude, la sonde nous montre une zone incroyablement jeune, visiblement façonnée par de nombreuses phases d'activité tectonique. Nombre de fissures et de crevasses parcourent cette zone en s'entrecroisant, en se superposant. Ce type de sol engendre pas mal de questions sans réponses, car le satellite saturnien serait bien trop froid et petit pour produire la chaleur nécessaire à une activité tectonique.


Des fluctuations de la magnétosphère de Saturne sont visibles autour d'Encelade

Et Encelade n'a pas fini de nous étonner. Durant ce survol, Cassini en a profité pour analyser le champ magnétique de Saturne autour d'Encelade. Au moyen de son magnétomètre, la sonde a pu détecter des fluctuations du champ de Saturne. Il semblerait que ces dernières soient la conséquence de courants électrique générés par l'interaction entre les particules d'atmosphère d'Encelade et la magnétosphère de Saturne. En effet, cette atmosphère avait déjà été repérée par la même sonde et au moyen du même instrument. L'élément qui permit cette découverte est l'éjection d'une nuage de gaz neutre au niveau du pôle Sud, un nuage parfaitement conducteur et donc repérable par le magnétomètre de Cassini.

Dans la foulée, les scientifiques de la NASA ont fait usage du spectromètre de Cassini lors de l'occultation de l'étoile Gamma d'Orion par Encelade. Le spectre lumineux analysé dans l'ultraviolet a pu ainsi révéler la nature de l'atmosphère de la lune saturnienne. En effet, durant l'occultation, le spectre a subi un brusque changement, et l'élément mis en évidence était... de la vapeur d'eau. Cette analyse suggère également que l'atmosphère n'est pas constante mais plus accumulée dans la région du pôle Sud.


Carte des températures de la surface d'Encelade

Enfin, les dernières mesures prises en orbite autour du satellite concernaient les températures. D'après les prédictions, Cassini aurait dû trouver une large zone plus chaude dans la région la plus éclairée. Les observations furent une totale surprise, l'image de droite montre les mesures de radiation dans un créneau de longueur d'onde situé entre 9 et 16,5 microns. Les observations furent effectuées à une distance de 84 000 Km, ainsi les images présentent des détails de minimum 25 Km. On remarque donc que les températures à l'équateur sont plus élevées que prévue (maximum 80 kelvins), mais le pôle Sud est occupé par une région chaude très bien définie (85 K). L'analyse au spectromètre suggère même des pics allant bien au-delà des 110 K. Ces températures seraient le signe de fuites de chaleur internes à Encelade. Le nuage de vapeur d'eau détecté auparavant au pôle Sud pourrait provenir d'une fonte de glace et donc de ces fuites. Ces observations sont très difficiles à expliquer si la lumière solaire est l'unique source de chaleur mise en cause. Si on se base sur l'hypothèse d'une activité thermique interne à la lune glacée, comme la région sud semble l'indiquer, Encelade deviendrait le troisième corps solide (après notre Lune et Io, le satellite volcanique de Jupiter) où des zones de chaleur internes auraient été détectées.

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