🌋 Le mystère des couronnes de Vénus enfin percé ?

Publié par Adrien,
Source: PNAS
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Vénus, notre voisine planétaire, arbore à sa surface d'étranges formations géologiques en forme de couronnes qui intriguent les scientifiques depuis des décennies. Ces structures circulaires, appelées coronae, parsèment le paysage vénusien et pourraient enfin révéler leurs secrets grâce à une nouvelle étude qui explore les mystères de l'intérieur de la planète.

Les coronae de Vénus présentent une grande diversité de tailles et de caractéristiques, avec plus de 700 structures identifiées à travers la surface. Contrairement à la Terre où la croûte est fragmentée en plaques tectoniques mobiles, Vénus possède une enveloppe externe continue et rigide. Cette différence fondamentale rend d'autant plus énigmatique l'origine de ces couronnes, qui pourraient être liées à des mouvements profonds dans le manteau de la planète. Les chercheurs ont longtemps émis l'hypothèse que des panaches mantelliques – des colonnes de matériaux chauds remontant des profondeurs – pourraient être à l'origine de ces formations.


Vue globale de la surface de Vénus centrée à 180 degrés de longitude est. Les mosaïques radar de Magellan sont projetées sur un globe simulé.
Crédit: NASA/JPL-Caltech

L'étude publiée dans PNAS révèle l'existence d'une barrière invisible à environ 600 kilomètres de profondeur, que les scientifiques comparent à un "plafond de verre". Cette interface sépare les couches supérieures et inférieures du manteau vénusien, empêchant la plupart des panaches chauds de remonter jusqu'à la surface. Seuls les plus puissants parviennent à franchir cet obstacle pour créer les grands volcans observés, tandis que les panaches plus faibles sont déviés latéralement et s'étalent sous cette barrière, formant une réserve de chaleur.

Les modèles informatiques développés par l'équipe montrent comment des "gouttes" de roche froide provenant de la base de la croûte vénusienne peuvent déclencher une réaction en chaîne en s'enfonçant dans le manteau plus chaud. Ce processus génère des poches de matériaux chauds qui remontent vers la surface, créant ainsi la diversité des coronae observées. Madeleine Kerr, doctorante à l'Université de San Diego, souligne que cette découverte pourrait être la clé pour comprendre l'origine de ces mystérieuses structures géologiques.

David Stegman, professeur de géosciences et co-auteur de l'étude, compare l'état actuel des connaissances sur Vénus à la période précédant la théorie de la tectonique des plaques dans les années 1960. Les chercheurs estiment que ce mécanisme fonctionne lorsque le manteau de Vénus est de 250 à 400 kelvins plus chaud que celui de la Terre, mais la durée de cet état thermique reste incertaine. Des études futures en trois dimensions intégrant la fusion des roches et différentes compositions mantelliques seront nécessaires pour affiner ces modèles.


Les coronae marquées en vert foncé parsèment la surface de Vénus parmi des élévations plus grandes et plus hautes marquées en orange.
Crédit: Venus Quickmaps/UC San Diego

Cette recherche ouvre de nouvelles perspectives pour comprendre comment la chaleur interne de Vénus sculpte sa surface. Les interactions entre les panaches mantelliques, la barrière profonde et la croûte stagnante pourraient expliquer non seulement les coronae, mais aussi l'activité volcanique et l'évolution géologique globale de cette planète souvent qualifiée de "jumelle infernale" de la Terre.

Le manteau planétaire et ses mouvements


Le manteau est la couche intermédiaire entre le noyau et la croûte d'une planète, composée de roches solides mais capables de se déformer très lentement sur des échelles de temps géologiques. Sur Vénus, cette couche s'étend sur environ 3 000 kilomètres d'épaisseur et est le siège de mouvements de convection où les matériaux chauds remontent et les froids descendent.

Ces mouvements sont alimentés par la chaleur interne provenant de la désintégration radioactive des éléments et de la chaleur résiduelle de la formation planétaire. La convection mantellique est un moteur essentiel de l'activité géologique, mais sur Vénus, elle se produit différemment de celle de la Terre en raison de l'absence de tectonique des plaques.

La viscosité élevée des roches du manteau vénusien et les conditions de température extrêmes modifient la dynamique de ces courants. Les panaches mantelliques, qui sont des colonnes étroites de matériaux anormalement chauds, jouent un rôle particulier dans le transport de la chaleur vers la surface.

La compréhension de ces processus aide à expliquer pourquoi Vénus, bien que similaire en taille à la Terre, présente une géologie si distincte avec ses vastes plaines volcaniques et ses coronae uniques.
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