Selon une étude en cours de la NASA, les petites roches spatiales potentiellement dangereuses frapperaient la Lune beaucoup plus souvent que l'on ne le pensait auparavant. "Nous avons, à l'heure actuelle, observé 11 et probablement 12 impacts lunaires depuis que nous avons commencé à surveiller la Lune il y a un an", indique Bill Cooke, chef du bureau des études sur les météorites de la NASA. "C'est environ quatre fois plus que ce que nos modèles informatiques prévoyaient".
Sites des impacts lunaires détectés de novembre 2005 à novembre 2006
Il sera très certainement nécessaire de tenir compte de ce fait dans les futurs projets de colonisation lunaire. La collision, même d'un très petit objet, avec une combinaison spatiale ou avec un module d'habitation pourrait s'avérer fatale.
La plupart des météorites qui pénètrent dans l'atmosphère de la Terre se consument et ne présentent aucun danger. La majorité des étoiles filantes sont provoquées par des objets pas plus grands qu'un grain de sable ou de la taille d'un petit pois. Même un météore de la taille d'un ballon de basket-ball se consumera généralement, en formant un aérolithe spectaculaire, avant de heurter la surface de la Terre.
Cooke et ses collègues ont repéré un impact lunaire très lumineux au mois de décembre. Ils ont également détecté deux impacts lors de la pluie de météores des Léonides du mois dernier. "Les flashs que nous avons observé ont été provoqués par des météorites de 5 à 8 centimètres de diamètre", ajoute Cooke dans le rapport de la NASA. L'énergie des impacts équivalait de 75 à 150 kilogrammes de TNT.
Les météores des Léonides, constitués des débris d'une comète, sont particulièrement dangereux parce qu'ils se déplacent à contre-sens sur notre propre orbite autour du Soleil, aussi nous les heurtons de front avec une vitesse plus élevée que pour de nombreux autres débris. Ceci a comme conséquence une plus grande énergie lors de l'impact.
"Nous devons passer plus de temps à observer la Lune", conclut Cooke. "Avec davantage de données, nous pourrons tirer des conclusions plus pertinentes sur la cadence des impacts et sur les risques encourus".