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La réplication du virus Ebola peut être empêchée
Publié par Adrien, Source: BE Etats-Unis numéro 109 (1/02/2008) - Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/ ... /52874.htmAutres langues:
Le virus Ebola est une préoccupation pour la santé publique en Afrique. Son caractère virulent et l'absence de traitement ou de vaccin obligent les scientifiques qui étudient ce virus à travailler dans des conditions strictes de bio-confinement, dans des laboratoires de bio-sécurité de niveau 4 (BSL4 ou P4). Ces mesures limitent la recherche à un faible nombre de laboratoires (une quinzaine dans le monde) hautement spécialisés.
Représentation d'une section de la double hélice d'ADN
Une équipe de chercheurs américains de l'Université du Wisconsin, menée par le Pr. Kawaoka a réussi à rendre le virus Ebola inoffensif en laboratoire. Cette étude a été publiée le 21 Janvier 2008 dans la revue des Proceedings of the National Academy of Sciences.
Comme la plupart des virus, Ebola est un virus indigent (son caractère pathogène est dépendant de la machinerie moléculaire des cellules hôtes qu'il infecte) et parmi les 8 gènes du virus, VP30 fabrique une protéine qui lui permet de se dédoubler au sein d'une cellule hôte. Sans VP30, le virus reste immature et ne se multiplie plus, car le système de réplication du virus Ebola dépend uniquement de ce gène. Les chercheurs ont découvert qu'en retirant VP30 du génome du virus, ils pouvaient l'empêcher de se développer et de se multiplier, ce qui a pour effet de le rendre beaucoup moins dangereux à étudier.
De plus, l'équipe a également démontré que le virus modifié pouvait être cultivé en toute sécurité hors des laboratoires de type P4 car il peut se développer dans des cellules qui fabriquent la protéine VP30. Dans un tel milieu, le virus conserverait son caractère pathogène mais ne pourrait contaminer les cellules saines.
De nombreuses expérimentations, conduites en laboratoire de niveau P4 et comprenant un grand nombre de cycles de réplication, n'ont produit aucun virus infectieux et ont démontré l'absence de toxicité de la protéine VP30. Selon les chercheurs, excepté le fait qu'il ne peut se reproduire que dans des cellules produisant la protéine VP30, le virus modifié est parfaitement identique au virus pathogène répandu dans la nature, ce qui le rend idéal pour les études biologiques nécessaires au développement d'un vaccin ou d'un antiviral spécifique.