Les côtes de Floride sont souvent le théâtre d'échouages de colis de cocaïne, convoyés depuis l'Amérique Centrale et du Sud. Ce phénomène, alimenté par les activités de contrebande et les courants océaniques, a poussé Tom Hird et Tracy Fanara, chercheurs en sciences environnementales, à se demander si les requins ingéraient ces stupéfiants et, le cas échéant, quel en serait l'impact sur eux.
Dans "Cocaine Sharks", une série diffusée sur Discovery Channel, les scientifiques mènent une série d'expériences pour obtenir des réponses. Leur objectif: comprendre l'impact potentiel de diverses substances, incluant les médicaments et les drogues illicites, sur l'écosystème marin.
Un aperçu de "Cocaine Sharks", explorant le contact potentiel des requins avec la cocaïne déversée en Floride. Crédit d'image: Philip Thurston
Les chercheurs ont commencé leur enquête aux Keys de Floride, où des pêcheurs rapportent des comportements inhabituels chez les requins. Dans l'émission, on observe des requins se comportant de manière inhabituelle, se montrant agressifs ou nageant en cercle sans raison apparente.
Pour aller plus loin, trois expériences ont été menées. Dans la première, des "paquets" de cocaïne factices ont été placés à côté de faux cygnes. À leur grande surprise, les requins se sont précipités vers ces paquets, allant jusqu'à en emporter un.
Des saisies de cocaïne et de marijuana effectuées par les gardes-côtes américains en Floride en février 2022. Crédit d'image: Miami Herald
Dans la seconde expérience, une "boule" d'appâts composée de poudre de poisson a été utilisée pour simuler un "rush" de dopamine similaire à l'effet de la cocaïne. Les requins ont alors montré des réactions extrêmes. Enfin, des paquets de "cocaïne" factice ont été largués d'un avion pour simuler un largage réel de drogue. Plusieurs espèces de requins, dont le requin-tigre, se sont alors rassemblées.
Ces résultats ne prouvent pas que les requins de Floride consomment de la cocaïne. Les comportements observés pourraient s'expliquer par de nombreux facteurs et nécessiteraient des études plus poussées pour tirer des conclusions définitives.
La véritable inquiétude concerne les autres substances, comme la caféine, la lidocaïne, l'amphétamine, les antidépresseurs et les contraceptifs, qui pourraient également être présentes dans l'océan et affecter la vie marine.