Il y a du nouveau concernant la mission Tianwen-3 de la Chine, dont l'objectif est de prélever des échantillons sur Mars et de les ramener sur Terre. Les détails et les objectifs de la mission ont été révélés lors de la conférence internationale des sciences de l'espace profond à Hefei, dans la province de l'Anhui en Chine, le 22 avril.
Schéma de la mission de retour d'échantillons martiens par la Chine
La mission prévoit d'utiliser deux fusées Longue Marche 5 pour envoyer deux vaisseaux spatiaux distincts vers la planète rouge vers 2030, avec pour objectif de collecter et de ramener 500 grammes d'échantillons. Parmi les objectifs, citons la recherche de preuves de vie sur Mars, la compréhension de l'évolution environnementale et climatique de la planète et de son habitabilité potentielle passée.
Les deux lancements de Longue Marche 5 transporteront respectivement un atterrisseur et un véhicule ascensionnel, ainsi qu'un orbiteur et un module de retour. L'entrée, la descente et l'atterrissage s'appuieront sur la technologie utilisée pour l'atterrissage du rover Zhurong dans le cadre de la mission Tianwen-1 de la Chine sur Mars.
Le prélèvement d'échantillons s'effectuera à l'aide d'un bras robotique monté sur l'atterrisseur pour collecter des échantillons de surface et d'une foreuse pour prélever des matériaux jusqu'à deux mètres sous la surface. La partie atterrissage disposera également d'une capacité pour collecter des échantillons près du site d'atterrissage, en utilisant soit un robot à six pattes rampant, soit un hélicoptère similaire à Ingenuity. L'Académie chinoise des sciences (CAS) a dévoilé un prototype de ce dernier en 2021.
Les échantillons collectés seront envoyés en orbite martienne à l'aide d'un véhicule ascensionnel à deux étages, composé d'un premier étage solide et d'un étage supérieur à propergol liquide, d'une masse totale d'au moins 360 kg. Le véhicule ascensionnel s'amarrera ensuite à l'orbiteur et au module de retour, l'amarrage étant assisté par un bras robotique. Les matériaux collectés seront ensuite transférés dans le module de retour pour être ramenés sur Terre.
Le calendrier de lancement, encore vague, suggère un possible glissement par rapport à la date précédemment annoncée de 2028.
La sélection du site d'atterrissage se fait avec la participation d'équipes internationales. Des contraintes techniques imposent un atterrissage entre 17 et 30 degrés de latitude nord, en raison des besoins énergétiques et d'éclairage. L'ellipse d'atterrissage sera de 50 km sur 20 km.
Liu Jizhong, directeur du Centre d'exploration lunaire et de programme spatial de la Chine sous la CNSA, et Hou Zengqian, de l'Institut de géologie de l'Académie chinoise des sciences géologiques, ont présenté ces informations à Hefei, qui ont ensuite été partagées sur les réseaux sociaux chinois.