Rétro 1932: l'ABC du motocycliste (2/2)

Publié par Michel,
Source et illustrations: Almanach Hachette 1932Autres langues:
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Suite de la news rétro de la semaine dernière, celle de ce dimanche nous présente un petit guide pratique sur la motocyclette des années 1930.

Avertissement: Cette news rétro retranscrit des connaissances scientifiques, techniques ou autres de 1932, et contient donc volontairement les arguments, incertitudes ou erreurs d'époque.



Comment on apprend à monter


Tout le monde, aujourd'hui, sait monter à bicyclette, ou sait du moins qu'il n'est pas difficile d'y monter ; à moto, on garde encore plus facilement l'équilibre, car les vitesses en principe sont plus grandes, mais il faut évidemment plus d'expérience et plus de sang-froid. Il faut surtout connaître à fond la manœuvre des organes de commande, de manière à actionner au moment voulu l'organe nécessaire... et pas un autre. C'est un apprentissage à faire sur place, en selle sur la machine immobilisée sur ses béquilles, avec le concours d'un camarade exercé ou d'un maître qui commandera toutes les manœuvres dont l'exécution peut être requise en cours de route.

Ces premières notions acquises, on les appliquera à la machine en marche lente et on apprendra en même temps l'usage de la direction et celui des freins, qui ne peuvent naturellement pas s'apprendre au repos. La méthode est ici de celles qu'on emploie pour les bicyclettes: elle consiste à se placer en haut d'une faible côte, sur une route non fréquentée, et à se laisser aller en arrêtant fréquemment la machine et en repartant, suivant les indications du moniteur muni d'un sifflet.

Enfin on apprendra à lancer le moteur en appuyant sur la pédale de démarrage et à effectuer sans vitesse ou avec vitesse croissante de petits parcours que l'on sèmera çà et là d'obstacles supposés et à éviter ; ces obstacles peuvent être figurés par un journal que maintient une pierre sur le sol ou quelque chose d'analogue.

Cela fait, le nouvel initié pourra se lancer: la position à prendre sur la machine munie de la selle basse qu'on adapte aujourd'hui permet de supporter sans peine les chocs en souplesse ; les pieds sont légèrement en avant de la verticale de la selle et supportent en partie le poids du corps ; celui-ci, légèrement penché en avant, ne doit pas peser sur le guidon; sur le guidon les bras seuls reposent, sans crispation, sans traction, sans raideur.

Ralentir aux virages, et pas de virages courts !



Side-Car et selle arrière


Le side-car, complément de la motocyclette, permet de transporter un ou deux compagnons de route. Il est constitué par un châssis relié au cadre de la moto et supporté par une troisième roue.

Ce montage, aussi anti-mécanique que possible, exige une grande prudence dans la conduite de la machine, notamment aux virages. Quand on vire du côté side-car, celui-ci décrivant une courbe moindre que celle de la moto, il faut accélérer l'allure dès que le virage est annoncé, ce qui est contraire au ralentissement recommandé aux virages; la manœuvre inverse s'impose quand on vire du côté moto: il faut fermer les gaz dès que le virage est amorcé.

Au système qui nécessite ces manœuvres on préfère souvent, lorsqu'il s'agit de transporter une seule personne, l'addition, derrière la selle du conducteur, d'une selle supplémentaire sur laquelle le voyageur se met à califourchon. Grâce à des amortisseurs cette seconde selle est assez confortable ; des poignées permettent à l'intéressé de se maintenir en place aux fortes allures et aussi dans les virages.

En route !


La motocyclette offre un moyen économique de tourisme à condition de ne pas dévorer un trop grand nombre de kilomètres dans sa journée: 300 kilomètres, voilà un maximum raisonnable. On arrive ainsi à une moyenne horaire de 35 à 40 kilomètres, qui est très honorable et ne fatigue ni la machine ni le ou les voyageurs ; les pneus ne chauffent pas trop, le moteur se comporte bien et la consommation d'essence et d'huile n'est pas excessive.

On ne doit pas charger la machine de bagages inutiles ; car il faut nécessairement emporter un peu d'outillage, des rechanges et aussi une trousse de pharmacie. On ne sait pas ce qui peut arriver! La multiplicité, la différence des goûts de chacun nous interdit de parler en quelques lignes du choix d'un itinéraire. Mais nous ne saurions trop recommander d'en établir un avant le départ au lieu de se contenter, comme on fait trop souvent, de s'assigner un but et de l'atteindre au petit bonheur. Et pour établir un itinéraire on consultera avec profit la série des Routes de France, qui donne tous les renseignements à cet effet.

Dépenses à prévoir


Voici un aperçu des dépenses à prévoir en choisissant une motocyclette moyenne, c'est-à-dire de 250 centimètres cubes de cylindrée:

Prix d'achat: 3 500 francs ;
Entretien: 50 francs par mois environ et suivant usage ;
Essence et huile: 16 francs par 100 kilomètres ;
Changement de pneumatiques tous les 8 à 10 000 kilomètres à raison de 200 francs par pneu ;
S'il y a des frais de garage (qui n'entrent pas toujours en ligne de compte) il faut compter sur une dépense d'environ 50 francs par mois dans les grandes villes.

L'assurance coûte 400 francs par an, dont 200 francs contre les accidents causés aux tiers. Enfin il faut compter une somme annuelle de 700 francs pour l'amortissement du prix d'achat (3 500 francs) en considérant que, au bout de cinq ans de service normal, la machine ne vaut plus rien.


Fin

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