La sonde martienne Phoenix doit quitter la Terre le 3 août prochain pour arriver sur Mars en mai 2008. Il s'agit d'un atterrisseur qui se posera à proximité de la calotte polaire Nord de Mars, dans la région de Vastitas Borealis où de vastes stocks de glace ont été détectés juste en-dessous de la surface. Le site est une plaine, apparemment dépourvue de blocs rocheux (ce que souhaite la NASA pour un atterrissage sans problème) et dont la température avoisine les -100 °C.
L'atterrisseur Phoenix en phase de tests avec ses panneaux solaires déployés
Cette mission s'inscrit dans la stratégie de la NASA qui vise à faire de l'eau l'élément central de l'exploration robotique de Mars (following water). Cette mission se différencie et complète celle des 2 rovers MER (Spirit et Opportunity) qui sont encore en activité sur Mars. Spirit et Opportunity étudient également le passé aquatique de l'eau mais en explorant les roches, les cratères, les monticules de matières rocheuses et autres petites collines autour de leur site d'atterrissage.
Phoenix abordera l'eau sous un angle complètement différent. En ne bougeant pas de sa position d'atterrissage, il tentera pour la première fois de toucher et d'analyser l'eau de Mars sous forme de glace que l'on pense présente sous la surface du site d'atterrissage.
Pour cela, Phoenix utilisera l'ensemble d'instruments le plus élaboré jamais posé sur le sol martien, qui doit lui permettre de déterminer si cette eau est (ou a été) propice au développement d'une forme de vie primitive sous l'aspect de microbes. Ceci s'effectuera en déterminant le potentiel d'habitabilité du sol du pôle nord martien, c'est à dire son aptitude à conserver des formes de vie fossiles, ou à héberger des microorganismes dormants, qui n'attendraient qu'un dégel pour se réveiller (par exemple lors du basculement des pôles vers le Soleil).
Partant de là, Phoenix devrait déterminer la composition chimique, les propriétés physiques, et essayer de nous dire quelque chose à propos de l'histoire de l'eau sur Mars, ce qui doit nous permettre de mieux comprendre comment l'eau liquide a modifié la chimie du sol.
Mais ce que les scientifiques attendent le plus de Phoenix, c'est la détection de composés organiques complexes sans que l'on soit cependant capable de dire s'il s'agit d'ADN ou de protéines.