Que sont les aliments ultratransformés et comment les reconnaitre ?

Des produits alimentaires que l'on trouve à profusion dans nos supermarchés, en passant par les boissons gazeuses aux céréales du petit-déjeuner, ont envahi notre quotidien. Ces aliments, dits "ultratransformés", sont partout, mais leur consommation pourrait avoir des effets délétères inattendus sur notre santé.


Le terme "ultratransformé" désigne des aliments qui subissent des transformations industrielles complexes. Le système de classification NOVA, très utilisé, identifie quatre catégories de transformation des aliments, selon Adrian Brown, chercheur à l'University College de Londres. On y trouve les aliments non transformés, les ingrédients culinaires transformés, les aliments transformés et enfin les aliments ultratransformés.

Les aliments non transformés sont les produits bruts comme les légumes frais, les graines non salées ou les œufs. Les aliments minimalement transformés sont légèrement altérés pour être consommables, sans ajout de sel, sucre ou huile, comme les pois surgelés ou les grains de café torréfiés.

Les ingrédients culinaires transformés, tels que les huiles végétales, sont obtenus par une transformation légère d'aliments bruts. Les aliments transformés, comme les viandes fumées ou les légumes en conserve, contiennent plusieurs ingrédients pour augmenter leur durée de conservation.

Cependant, les aliments ultratransformés subissent des transformations industrielles intensives qui les modifient profondément. Ils sont constitués d'ingrédients spécifiques à l'usage industriel, comme le dextrose ou la caséine, et sont souvent enrichis en colorants, arômes et émulsifiants pour améliorer leur goût et leur durée de conservation.

La consommation excessive de ces aliments peut être dangereuse pour la santé, explique le Dr. Jennifer Hankenson de Yale Medicine. Ils contiennent des additifs nocifs qui augmentent les risques de maladies chroniques comme le diabète, le cancer ou les maladies cardiovasculaires. En plus, leur teneur élevée en sucre et en sel les rend irrésistibles, compliquant la modération de leur consommation.

Ces produits sont pauvres en fibres et se digèrent rapidement, ce qui perturbe la flore intestinale. De plus, ils ne déclenchent pas les signaux de satiété comme le font les aliments non transformés, laissant les consommateurs avec une sensation de faim persistante.

Une étude menée par Erikka Loftfield de l'Institut National du Cancer, impliquant plus de 500 000 personnes, a révélé un lien entre une forte consommation d'aliments ultratransformés et un risque accru de mortalité toutes causes confondues. Les viandes ultratransformées et les boissons gazeuses sont les plus associées à ce risque.