Des souris recouvrent l'odorat par thérapie génique

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Une équipe internationale de chercheurs, dirigée par l'University of Michigan et missionnée par le National Institutes of Health, vient de réussir à soigner des souris souffrant d'anosmie (perte d'odorat) par thérapie génique. Un article publié dans Nature Medicine le 2 septembre nous explique la méthode utilisée.

La perception des odeurs diminue irrémédiablement chez la moitié des hommes de plus de 65 ans, c'est ce que l'on appelle l'hyposmie. Elle disparaît parfois complètement, (la moitié des hommes de plus de 80 ans sont concernés): il s'agit alors d'anosmie. Diverses causes peuvent générer cette diminution d'odorat, mais sont pour la plupart curables. A titre d'exemple, citons les maladies chroniques des sinus, qui concernent un tiers des anosmies. Outre le côté désagréable de ces maladies (il doit être plus que décevant de ne pas pouvoir différencier une eau plate d'un vin grand cru !), elles présentent de réels risques domestiques: il est parfois recommandé de ne plus utiliser de gaz, d'installer des détecteurs de fumée, et se méfier des aliments qui peuvent être avariés).

La présente étude porte sur une souris présentant une anosmie congénitale, due à une ciliopathie (il s'agit des cas où les cils olfactifs sont absents). Les cils sont des formations microscopiques présentes à la surface des cellules. Leur rôle est notamment de capturer les messages chimiques, les intégrer dans la cellule afin de générer un signal (dans notre cas, une molécule odorante qui doit générer un message olfactif).

Revenons à notre souris: si les cils sont manquants, c'est à cause du manque d'un gène (le gène codant la protéine IFT88). L'idée de cette étude était donc de délivrer ce gène à notre souris, afin de forcer la présence des cils et lui permettre de trouver l'odorat. La technique utilisée a été la thérapie génique: le gène IFT88 a été intégré dans un virus, lui-même inoculé dans le museau de la souris pendant trois jours.

Miracle, ses cils olfactifs se sont mis à pousser, et ont permis l'activation des neurones liés à l'odorat ! Une dizaine de jours plus tard, la souris pouvait sentir. Les jours suivants, la souris réagissait à l'acétate d'amyle (un produit à forte odeur de banane), trouvait l'appétit progressivement, et a même pris 60% de son poids en plus. En effet, la perte d'odorat est liée à une forte baisse de l'appétit du fait de la dégradation ressentie du goût des aliments (cela devrait vous rappeler votre dernier gros rhume).

Ces résultats sont encourageants. Il est vrai que seules 0,02% des anosmies congénitales sont dues à des anomalies ciliaires. Ainsi, si nous arrivons à appliquer cette thérapie à l'homme, elle ne soignerait qu'un faible nombre de cas. Toutefois, il est important de préciser que de nombreuses autres maladies sont provoquées par un défaut de gênes. En effet, elles peuvent toucher les yeux (en provoquant la cécité), les reins (troubles graves de la fonction rénale), ou encore l'ouïe (allant jusqu'à la surdité). Ainsi, les possibilités d'applications de cette thérapie génique sont très larges.

Auteur de l'article: Cédric DEPOND
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