Taranis: un nouveau projet d'avion de combat autonome

Publié par Adrien,
Source: BE Royaume-Uni numéro 75 (5/04/2007) - Ambassade de France au Royaume-Uni / ADIT
Illustration: BAE SystemsAutres langues:
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BAE Systems, entreprise aéronautique britannique qui travaille depuis plusieurs années sur la conception de drones de reconnaissance aérienne, a lancé en début d'année 2007 son nouveau projet d'avion de combat autonome (Unmanned Combat Air Vehicle, UCAV), financé à hauteur de 124 millions de livres (environ 180 millions d'euros) par le Ministère de la défense britannique.

Ce projet sur quatre ans baptisé "Taranis" a pour objectif de mettre au point et de tester une technologie de démonstration qui pourrait voler sur de longues distances jusqu'à l'intérieur des zones ennemies. Cette initiative rassemble d'autres groupes spécialisés: Rolls Royce qui développe le système de propulsion, Smiths Aerospace qui travaille sur le système électronique embarqué et Qinetiq en charge du système de pilotage autonome avec BAE.


Vue d'artiste du drone Taranis

Taranis devrait posséder des dimensions comparables au BAE Hawk, un avion de combat non autonome utilisé actuellement par la Royal Air Force: environ 12 mètres de long. Ainsi Taranis devrait être le plus grand des avions autonomes jamais conçus. Selon le Dr Thomas Richardson, expert dans ce genre de véhicules à l'Université de Bristol, cet avion sera utilisé pour des missions d'attaque furtive au sol, en phase initiale d'opérations militaires plus larges. Les principales propriétés de vol de l'appareil devraient être:
- une altitude de vol de 10 500 m sur les longues distances, avant de passer en vol à basse altitude à proximité de sa cible, afin d'éviter les radars ennemis ;
- une vitesse de pointe de l'ordre de Mach 0,8 (environ 960 km/h) afin de rester en régime subsonique.

Une forte autonomie


Un des points forts de Taranis devrait résider dans son haut degré d'autonomie. En effet, BAE souhaite en faire un appareil intelligent, qui puisse corriger automatiquement ses trajectoires, éviter des menaces extérieures et identifier automatiquement une cible ennemie. C'est pourquoi BAE compte s'appuyer sur les travaux déjà menés à travers ses anciens projets de drones Raven, Corax et Herti. Ainsi, l'avion devrait être programmé pour rester dans un corridor en 3D, avec une limite temporelle réglable lorsqu'il doit sortir du corridor, tout comme l'était Herti ; à proximité de la cible ennemie, sa zone de vol serait alors réduite à une grande cellule virtuelle.

Une faible détectivité


Un autre enjeu du projet Taranis consistera à assurer à cet avion une signature radar minimale en zone ennemie. Dans ce cas, la forme de sa coque ne doit comporter aucune protubérance, ce qui pose un problème quant à l'intégration de son antenne, indispensable à la commande à distance de l'appareil, et quant au positionnement de l'armement. D'ailleurs, les armes utilisées (il s'agira d'armes conventionnelles) seront stockées à l'intérieur de la coque. Le système d'éjection de ces armes, qui doit être fiable et sûr, reste à déterminer.

Un traitement des données autonome


Le système de communication représentera également un facteur prépondérant dans la collecte, le prétraitement et l'envoi des données vers la base de contrôle de l'avion. Afin de résoudre ce problème, BAE Systems a choisi d'utiliser sa technologie ICE (Image Collection and Exploitation) de collecte et d'exploitation d'images (système autonome de récupération d'images haute qualité déjà expérimenté sur les projets Herti et Raven).

Un système de propulsion performant et discret


Le système de propulsion retenu sera fondé sur les turboréacteurs Adour -il s'agit de réacteurs à forte poussée (6500 lb soit 3000 kg), avec un système de contrôle plus fiable et plus simple- conçus par Rolls Royce, qui permettent également de conserver une faible détectivité tout en assurant une propulsion de haute performance.

Un procédé de fabrication optimisé


BAE souhaite mettre au point un procédé de fabrication de Taranis qui soit assez simple pour permettre une production rapide. C'est l'option des matériaux composites qui devrait être choisie, même si BAE voudrait éviter de recourir à des composites pouvant uniquement être moulés dans d'énormes autoclaves dont le coût d'utilisation reste élevé. Le choix de composites paraît cependant judicieux car cela permettrait une fabrication rapide des prototypes, une grande résistance aux chocs et une meilleure légèreté. Quant au coût final d'un tel appareil, il devrait se rapprocher fortement de ceux des avions de combats non autonomes actuels. Le principal argument de vente de Taranis résiderait plutôt dans sa capacité à réduire les pertes humaines lors d'attaques armées.

Ce projet marquera une étape importante dans le développement d'une expertise britannique concernant les véhicules autonomes. Les premiers essais au sol de Taranis devraient être menés début 2009, alors que le premier vol serait réalisé un an plus tard dans les régions désertiques de l'Australie.

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