Est-ce que trop réfléchir peut faire souffrir ?

Publié par Cédric,
Auteur de l'article: Cédric DEPOND
Source: Psychological Bulletin
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Une étude récente révèle que l'effort mental, souvent encouragé dans les milieux professionnels et éducatifs, peut être associé à des sensations désagréables. Cette découverte remet en question l'idée reçue selon laquelle les individus apprécieraient les activités intellectuellement exigeantes.


Image d'illustration Pixabay

Des chercheurs de l'Université Radboud aux Pays-Bas ont analysé 170 études réalisées entre 2019 et 2020, regroupant 4.670 participants issus de diverses professions et pays. Cette méta-analyse visait à explorer le lien entre l'effort mental et les sentiments négatifs, tels que la frustration, le stress, ou l'irritation. Les participants, qu'ils soient employés de la santé, militaires, athlètes amateurs ou étudiants, ont rapporté que plus l'effort mental requis était intense, plus ils ressentaient de désagréments.

Les tâches étudiées étaient variées, allant de l'apprentissage d'une nouvelle technologie à la pratique de sports ou encore à l'orientation dans des environnements inconnus. Les résultats sont clairs: indépendamment du type de tâche ou de la population étudiée, un effort mental accru s'accompagne généralement d'une augmentation des sentiments négatifs.

Cependant, une observation intéressante a émergé: l'association entre l'effort mental et les sentiments négatifs semble moins marquée dans les études menées en Asie par rapport à celles effectuées en Europe ou en Amérique du Nord. Selon Erik Bijleveld, chercheur principal de l'étude, cela pourrait être lié à l'histoire d'apprentissage des individus. Par exemple, les lycéens asiatiques, qui consacrent plus de temps à leurs devoirs, pourraient être plus habitués à supporter des niveaux d'effort mental élevés dès leur plus jeune âge.

Malgré le caractère aversif de l'effort mental, les chercheurs notent que les individus continuent à s'engager volontairement dans des activités mentalement exigeantes. Par exemple, des millions de personnes jouent aux échecs, une activité reconnue pour sa complexité cognitive. Selon Bijleveld, cela s'explique par le fait que les récompenses perçues, comme la satisfaction ou le succès, peuvent compenser les désagréments liés à l'effort mental.

Enfin, les chercheurs soulignent l'importance pour les professionnels, notamment les ingénieurs et les éducateurs, de prendre en compte ces résultats lors de la conception de tâches ou d'outils. Il serait judicieux de soutenir ou de récompenser les individus lorsqu'ils sont confrontés à des tâches nécessitant un effort mental substantiel, afin de réduire les sentiments négatifs associés.
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