Une campagne d'observations coordonnées de Vénus, depuis la Terre, vient d'être initiée. Pas moins d'une douzaine de télescopes et radiotélescopes observent l'étoile du berger du 23 mai au 9 juin. Cette campagne a pour principal objectif de compléter les observations de son atmosphère réalisées avec la sonde spatialeVenus Express de l'ESA.
La sonde Venus Express avec en dessous le radiotélescope de 30m de l'IRAM, le VLT de l'ESO, le 1,93 m de l'OHP, le TBL, le CFHT et l'interféromètre de l'IRAM
Du 23 mai au 9 juin, 12 télescopes et radiotélescopes répartis sur toute notre planète observent Vénus. Le CNRS et l'INSU participent à cette campagne d'observations coordonnées avec les moyens d'observation suivants:
- les télescopes de 1,52 m et de 1,93 m de l'Observatoire de Haute Provence (CNRS/INSU) ;
- le télescope Bernard Lyot de 2 m de l'Observatoire Midi-Pyrénées (CNRS/INSU) ;
- le Télescope Canada-France-Hawaii (CNRS/INSU, CNRC, Université d'Hawaii) de 3,6 m situé sur le Mauna Kea à Hawaii ;
- le radiotélescope de 30 m de l'Institut de Radioastronomie Millimétrique (CNRS/INSU, MPG, IGN) situé sur le Pico Veleta près de Grenade en Espagne ;
- l'interféromètre millimétrique de l'Institut de Radioastronomie Millimétrique (CNRS/INSU, MPG, IGN) constitué de 6 antennes de 15 m et situé sur le Plateau de Bure dans les Alpes francaise ;
- le Very Large Telescope de l'European Southern Observatory, dans lequel le CNRS/INSU est partie prenante et constitué de 4 télescopes de 8 m situés sur le Paranal au Chili.
Participent également à cette opération le James Clerk Maxwell Telescope à Hawaii, le Nobeyama Radio Observatory au Japon, le Heinrich Hertz Submillimeter Telescope Observatory en Arizona, le Kitt Peak National Observatory en Arizona, l'InfrarRed Telescope Facility à Hawaii, l'Anglo-Australian Telescope en Australie.
Cette campagne d'observations coordonnées doit permettre aux chercheurs d'obtenir des informations complémentaires à celles fournies actuellement par Venus Express. Les observations depuis le sol portent plus particulièrement sur l'atmosphère se situant au-dessus des nuages vénusiens et s'effectuent dans les domaines de longueurs d'onde du visible, de l'infrarouge, du millimétrique et du submillimétrique. Elles permettent, par exemple, de mesurer la vitesse des vents dans les régions se situant au-dessus de la couche nuageuse: la mésosphère et la thermosphère, cette mesure ne pouvant être réalisée par Venus Express.
Ce type de campagne d'observations coordonnées a déjà eu lieu dans le passé. Lorsque le module d'atterrissage Huygens de l'ESA s'est posé sur le sol de Titan, les radars au sol ont permis de reconstituer la trajectoire de descente de la sonde, et les observations ont donné des informations complémentaires à celles obtenues avec Huygens et Cassini sur les propriétés de l'atmosphère et du sol de ce satellite de Saturne.
Les chercheurs attendent donc avec impatience les données provenant de l'observation de Vénus depuis la Terre pour pouvoir les comparer et les compléter avec celles obtenues depuis l'espace, leur permettant ainsi d'avoir une vision plus précise de l'atmosphère vénusienne.