Le BEA a livré les premières analyses relatives à la catastrophe aérienne du vol Air Algérie AH5017 Ouagadougou-Alger. Il s'agissait d'un vol opéré par la compagnie charter espagnole Swiftair sur un appareil de la compagnie algérienne. L'appareil était un McDonnell Douglas MD-83, c'est à dire une variante modernisée du DC-9 datant des années 70. Le crash a eu lieu le 24 juillet en pleine nuit près de la commune de Gao, au Mali.
Ce premier point vise à donner les premières informations délivrées par les boites noires. La première information concerne l'enregistrement des voix du cockpit. Si les enquêteurs ont parfaitement réussi à lire la bande magnétique, il s'avère qu'un défaut de la boite noire elle-même rend l'enregistrement inexploitable. Les spécialistes réfléchissent à des solutions alternatives pour récupérer les conversations des pilotes.
Les principaux progrès concernent la trajectoire exacte de l'avion, calculée à partir des données de l'autre boite noire, celle qui enregistre les paramètres de vol. Le BEA a ainsi montré la trajectoire de l'avion durant la traversée de la zone orageuse. On remarque qu'il a visiblement évité le cœur de l'orage avant le crash. Une vue 3D de la trajectoire des derniers instants permet de visualiser la chute de l'avion depuis sa position de vol de croisière jusqu'à l'arrêt de l'enregistrement.
Voici la trajectoire du MD83 avant le crash. En haut, on aperçoit le trajet complet depuis le départ et notamment le contournement effectué par le MD83 pour éviter le cœur du nuage orageux. En bas, les derniers moments du vol (images BEA)
Cette dernière vue permet de voir que l'avion suivait une trajectoire de croisière normale bien qu'un peu lente (environ 600 km/h) lorsqu'il est parti dans une vrille en basculant sur la gauche. Cette trajectoire en vrille plonge vers le sol, le dernier point d'enregistrement se situe à 460m du sol, la trajectoire est très verticale avec une vitesse de 740 km/h. Ceci explique l'état de la zone de crash: une telle vitesse aussi près du point d'impact est extrêmement rare, la plupart des accidents graves d'avions se déroulent soit à des vitesses plus faibles, soit avec désintégration progressive en vol.