Des scientifiques de l'Université de Grenade dirigent une recherche qui peut contribuer au développement de nouveaux médicaments, vaccins ou microbicides contre le VIH-1.
En utilisant les brillants rayons X du Synchrotron ALBA, qui se trouve à Barcelone, un groupe de chercheurs a résolu la structure cristalline d'une chaîne protéique synthétique qui peut éviter l'infection du VIH-1.
La glycoprotéine gp41 fait partie de l'enveloppe du virus de l'immunodéficience humaine (VIH) et est responsable de l'entrée du virus dans la cellule hôte. Pendant l'infection du VIH-1, deux régions de gp41 (la répétition hélicoïdale N-terminal et la répétition hélicoïdale C-terminal, NHR et CHR respectivement) peuvent être accessibles à des inhibiteurs de façon temporelle.
Coupe schématique du virus de l'immunodéficience humaine (VIH)
Une recherche dirigée par l'Université de Grenade a dessiné une chaîne protéique simple qui imite la superficie de NHR et s'unit aux peptides synthétiques de CHR. Cette chaîne évite ainsi que le virus se plie et infecte la cellule hôte, tel qu'il a été préalablement démontré avec d'autres pseudovirus et des virus isolés. La démarche suivante consista en faire croître la protéine dans des cristaux pour les exposer aux rayons X à haute énergie générés dans le Synchrotron ALBA, qui se trouve dans le campus de l'Université Autonome de Barcelone à Cerdañola del Vallès.
Les expérimentations de diffraction de rayons X réalisées dans la ligne de lumière XALOC ont permis de résoudre la structure cristalline de la protéine, confirmant ainsi sa capacité à imiter parfaitement la superficie de NHR dans la région gp41.
Cette protéine, qui est très stable et précise, possède un grand potentiel pour le développement de médicaments, vaccins ou microbicides contre le VIH-1.
La recherche a été menée à bien par des membres de l'Université de Grenade, de l'Université d'Almeria, PX Therapeutics, Sanofi Pasteure INSERME, et financée par le projet Euroneut-41 du VII programme cadre de l'Union Européenne et par le Gouvernement Régional d'Andalousie.
Le SIDA est toujours un problème
Le VIH-1 est le cep le plus commun et pathogène du virus de l'immunodéficience humaine. Le SIDA est toujours un problème de santé publique globale, ayant déjà tué plus de 39 millions de personnes, selon des données de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). L'Afrique subsaharienne est la région la plus affectée, avec 24,7 millions de personnes vivant avec le VIH en 2013, et accumule 70% du total des nouvelles infections par VIH.
À ce jour, on n'a pas encore trouvé de vaccin effectif contre le VIH. Par contre, il existe des traitements effectifs comme médicaments antirétroviraux qui peuvent contrôler le virus. Cependant, ces traitements (comme, par exemple, le médicament T20) présentent quelques inconvénients: les doses élevées nécessaires, les effets secondaires contraires et leur coût élevé. Par conséquent, de nouveaux composés améliorés sont encore nécessaires afin d'augmenter les possibilités actuelles de traiter et de prévenir l'infection par VIH-1.