Le télescope Hubble, en collaboration avec des observatoires terrestres, vient de confirmer définitivement l'existence de la planète extrasolaire la plus proche de notre Système Solaire.
Vue d'artiste de ce à quoi pourrait ressembler l'exoplanète autour d'epsilon de l'Eridan
L'objet, de la taille de Jupiter, gravite autour de l'étoile epsilon de l'Eridan (epsilon Eridani), qui n'est distante que de 10,5 années-lumière. La planète est si proche qu'elle pourrait être observable par Hubble et les grands télescopes terrestres fin 2007, lorsqu'elle sera à l'endroit le plus proche de son étoile sur son orbite de 6,9 ans.
Les observations indiquent que la masse réelle de la planète doit être d'une fois et demie celle de Jupiter. Hubble a également constaté que l'orbite de la planète est inclinée de 30 degrés sur notre ligne de vision, qui est la même inclinaison que celle du disque de poussières et de gaz qui entoure également epsilon. C'est un résultat particulièrement intéressant parce que, bien que l'on suppose depuis longtemps que les planètes se forment à partir de tels disques, c'est la première fois que les deux objets sont observés autour de la même étoile.
epsilon de l'Eridan, sa planète et son disque de poussières
Les planètes de notre propre Système Solaire partagent un alignement commun, preuve qu'elles se sont formées en même temps à partir du disque du Soleil. Mais le soleil est une étoile entre deux âges (4,5 milliards d'années) et son disque de débris s'est dissipé depuis très longtemps. Epsilon de l'Eridan, quant à elle, possède toujours son disque parce que c'est une étoile jeune, âgée seulement de 800 millions d'années.
La planète avait été détectée en 2000 par les oscillations périodiques que sa gravité provoquait sur epsilon. Certains astronomes se demandaient cependant si ces oscillations n'étaient pas provoquées plutôt par les mouvements turbulents de l'atmosphère de la jeune étoile. Les observations de Hubble sont venues à bout de l'incertitude. Les astronomes ont calculé la masse et l'orbite de la planète par des mesures extrêmement précises des variations subtiles de la position de son étoile dans le ciel, une technique appelée astrométrie. Ces infimes variations se sont révélées, sans aucun doute possible, provoquées par l'attraction gravitationnelle de l'objet invisible.
Les résultats de ces travaux paraîtront dans l'édition de novembre d'Astronomical Journal.