Optimiser la taille des villes de demain

Publié par Adrien le 09/05/2013 à 00:00
Source: Université de Sherbrooke
Illustrations: Vincent Callebaut Architectures
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La ville du futur devrait viser une taille optimale pour assurer une meilleure utilisation de ses ressources plutôt qu'une vision de développement où tout converge vers le centre. Voilà l'une des pistes dégagées lors de deux discussions selon la formule du Café des sciences, qui se sont déroulées en France et au Québec sous le thème de l'homme dans la cité de demain. Vanessa Chenel, Pascal Newby et Sergii Tutashkonko, tous trois étudiants en cotutelle de l'Université de Sherbrooke et de l'Institut des nanotechnologies de Lyon, ont été appelés à piloter cet exercice qui a réuni deux panels de 11 participants, de chaque côté de l'Atlantique. La démarche fait l'objet d'une présentation au Congrès de l'Acfas, le 10 mai.

Quel modèle privilégier pour la ville du futur? Cette vaste question interpelle généralement les urbanistes. Ce sont toutefois des jeunes chercheurs issus d'autres filières du génie et des sciences qui ont voulu y répondre. Parmi les thèmes abordés: des enjeux de développement durable, de transport collectif et d'efficacité énergétique. Pour préparer les discussions, les organisateurs des cafés des sciences ont fait un survol de la littérature et ont cherché quelques exemples. Mais l'exercice visait à dégager une vision "libre et naïve", à travers le regard de chercheurs qui ne sont pas nécessairement des spécialistes de ces questions, indique Pascal Newby, doctorant en génie, l'un des responsables du projet.



Le projet "Jungle Urbaine" à Hong Kong

Pas de solutions simples

L'un des constats des organisateurs, c'est que pour pallier plusieurs problématiques, il n'existe pas de réponses simples. "Face aux problèmes de circulation routière, on parle souvent de la nécessité d'améliorer le transport en commun, mais cette solution n'est pas universelle, explique Vanessa Chenel, doctorante en sciences cliniques à la Faculté de médecine et des sciences de la santé. L'un des exemples présentés aux discussions était un métro japonais qui devient tellement bondé qu'il est impossible d'y monter. On propose alors d'utiliser le vélo, mais encore là, les voies de circulation deviennent encombrées. Ces exemples montrent que les solutions simples et connues ont leurs limites et qu'il faut plutôt viser une combinaison de solutions complémentaires. C'est là que ça devient intéressant de réfléchir pour en trouver de nouvelles."

Des pistes vers la cité idéale

L'exercice n'a pas la prétention d'accoucher d'un portrait de la ville idéale du futur. Cependant, les responsables du projet estiment avoir pu mettre en lumière quelques pistes qui rallient plusieurs participants et qui ont permis de dégager plusieurs éléments caractéristiques d'une ville meilleure. Parmi ces éléments, il a été question d'une ville qui intègre le développement durable, qui est agréable à vivre, qui dispose de bons systèmes de transport en commun et où la circulation est plus facile.

"Une mesure particulièrement intéressante a été la question de prévoir le développement en considérant la taille optimale de la ville: au delà d'un certain nombre d'habitants, ça ne devient plus vivable, et en revanche, s'il y a trop peu d'habitants, la ville devient moins fonctionnelle", enchaîne Pascal Newby.

La ville idéale pourrait donc avoir des caractéristiques à l'inverse des métropoles d'aujourd'hui, avec leurs grands centres-villes vers lesquels convergent des masses de population à des moments stratégiques, causant perte de temps et pollution. Les participants ont évoqué des villes de taille restreinte, ou encore des villes qui comprendraient plusieurs petits centres afin de mieux répartir les activités commerciales et professionnelles sur le territoire. On pourrait voir des quartiers autonomes qui deviendraient comme des villes à l'intérieur de la ville.

"Cette idée n'est pas totalement nouvelle, selon les sources consultées, mais ce qui est intéressant, c'est le fait qu'elle soit sortie de manière indépendante à partir des discussions, dit Vanessa Chenel. En parallèle, nous avons trouvé un modèle de développement urbain, en Corée, où l'on retrouve un projet de développement qui comprend un ensemble de petits villages autonomes et très fonctionnels."

Ces paradigmes qui nous habitent

Ce projet de café des sciences a été commandé aux étudiantes et étudiants par les responsables de l'Institut des nanotechnologies de Lyon. L'objectif initial était de discuter des villes du futur en cherchant à se dégager de tout paradigme.

"Dès le départ on s'est rendu compte que la vision sans paradigmes, c'était impossible à la base! Qu'on le veuille ou non, les gens réfléchissent en fonction de ce qu'ils connaissent et utilisent déjà", dit Pascal Newby. D'ailleurs, les discussions tenues en France ont pris une teinte légèrement différente de celles organisées au Québec, selon les réalités locales. Les discussions sur les solutions concrètes étaient différentes dans le détail, mais globalement, les questions de développement durable et de transport ont abordé des problématiques et une recherche de solutions semblables.

Dans la présentation qu'ils préparent sur l'ensemble de la démarche, les responsables évoqueront qu'il n'existe pas une seule bonne direction pour prévoir la cité du futur. Il faudra assurément arrimer les solutions collectives aux besoins individuels, postulent-ils.
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