Uranus, une bille bleue, lisse, avec l'atmosphère la moins active du système solaire. Telle était jusqu'à ce jour l'image d'Uranus. Une idée qu'il faut désormais oublier après les résultats annoncés au 36ème congrès de l'American Astronomical Society's
Division for Planetary Sciences.
En effet, les observations de la sonde Voyager 2 en 1986 n'avaient révélé que quelques nuages, et le télescope spatial Hubble n'en avait guère vu plus. Le
télescope américain Keck, perché au sommet du Mauna Kea à
Hawaï, a permis d'obtenir en juillet dernier les meilleures images jamais vues depuis la Terre de la lointaine
planète gazeuse, grâce à son système d'
optique adaptative. Et les deux équipes d'astronomes travaillant sur ces images infrarouges ont eu la surprise de déceler une trentaine de formations nuageuses, "aussi grandes que les Etats-Unis".
Si l'apparition pour les astronomes de ces formations nuageuses peut être en partie due aux progrès de l'optique adaptative, ceux-ci restent perplexes. Pour Imke de Pater, professeur d'astronomie à Berkeley, "ce qui cause ces formations, personne ne le sait de façon certaine. Seul le temps nous le dira".
Il est cependant probable que ces nuages aient un lien avec le changement de saison que connaît Uranus. L'hémisphère Sud de la planète, depuis le passage de voyager, est en effet
passé du milieu de l'été à... l'
automne, conséquence de sa longue révolution de 86 ans
autour du
Soleil et de son axe de rotation couché sur l'
orbite.