Les hémorragies tuent environ deux millions de personnes par année dans le monde. Les hémorragies non jugulées sont responsables de plus de 30 % des morts consécutives à un traumatisme. Souvent, le médecin stoppe les saignements en exerçant une
pression sur la
plaie, puis en la scellant à l'aide d'une
colle médicale. Mais que faire lorsque la compression est difficile ou risque d'aggraver l'état du
patient ? Ou lorsque la colle n'adhère pas, parce qu'il y a trop de sang à la
surface de la plaie ? Inspirés par la nature, plus précisément par des structures présentes chez des animaux marins comme les moules et les vers plats, des chercheurs de l'
Université McGill ont mis au
point un
adhésif médical qui pourrait sauver des vies.
"Lorsqu'on l'applique au siège de l'hémorragie, le nouvel adhésif absorbe le sang par succion, puis une fois la surface nettoyée, se fixe aux tissus de façon étanche. Comme l'application est rapide et ne nécessite pas de compression, le produit convient bien en présence d'hémorragies qui ne peuvent pas être endiguées par compression et qui, souvent, menacent le pronostic vital", explique l'auteur principal de l'article, Guangyu Bao, qui vient d'obtenir son doctorat sous la direction du PrJianyu Li, du Département de génie
mécanique.
En mettant leur nouvelle technologie à l'épreuve, les chercheurs ont constaté que leur adhésif favorisait la coagulation. En outre, on peut le retirer sans provoquer la reprise de l'hémorragie, voire le laisser à l'intérieur de l'organisme, où il sera absorbé. "Par rapport à d'autres produits offerts sur le marché, notre matériau s'est montré beaucoup plus sûr et efficace pour stopper les saignements. Mais au-delà de son efficacité antihémorragique, il pourrait un
jour remplacer les points de suture ou prodiguer des bienfaits thérapeutiques en libérant des médicaments", avance l'auteur en chef, le Pr Jianyu Li.
Publication:
L'étude L'article "Liquid-infused microstructured bioadhesives halt non-compressible hemorrhage", par Guangyu Bao et coll., a été publié dans
Nature Communications.