Catastrophe de Brétigny-sur-Orge: les premiers éléments

Publié par jyb,
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Vendredi soir dernier, la gare de Brétigny-sur-Orge a été le théâtre d'une catastrophe ferroviaire. Le bilan est de 6 morts et plusieurs blessés graves, plus de 370 personnes se trouvaient à bord de ce train.

Un accident rarissime


Ces dernières années, les catastrophes mortelles ferroviaires en France étaient toutes liées à des passages à niveau impliquant un train et un véhicule coincé sur la voie. La catastrophe de Brétigny-sur-Orge est la première depuis 1993 à se dérouler en dehors d'un tel cadre.

Le lieux du drame


Sur l'axe Paris - Etampe, la ligne de chemin de fer est composée de 4 voies:
- deux voies centrales réservées aux grandes lignes et à certains trains directs
- deux voies latérales dédiées au trafic de banlieue

La plupart des gares disposent de quais uniquement sur les voix latérales et d'aucun quai sur les voies centrales. Ce n'est pas le cas de la gare de Brétigny-sur-Orge. Cette dernière est un noeud du réseau sud du RER C, une gare de marchandise et un centre de triage, sa configuration est donc plus complexe.

La partie gare de voyageurs est composée de 2 voies centrales, 1 et 2, qui sont dédiées au passage des grandes lignes mais peut accueillir un trafic régional. Ces voies sont donc entourées de quais. Les voies latérales sont doublées avec des quais supplémentaires de chaque côté. D'autres voies existent sans être pour autant desservies par des quais. Des aiguillages permettent aux trains de passer d'une voie à l'autre dans chaque sens en amont et en aval de la gare de voyageurs.


Ce qui s'est passé


Le train est parti à 16h53 de Paris-Austerlitz en direction de Limoges. Il ne s'agit pas d'un train de banlieue, mais d'un train Corail "Intercité". Vers 17h14, il approche par la voie 1 de la gare de Brétigny-sur-Orge. Il n'est pas sensé faire d'arrêt et roule alors à 137 km/h, la vitesse maximale est à cet endroit étant de 150 hm/h (les vitesses de croisière d'un train corail sont de 160 et 200 km/h selon les lignes).

Au moment de passer sur l'aiguillage qui permet au train de continuer en voie 1 ou de passer en voie 1B, l'avant passe sans encombre. Le premier bogie de l'avant-dernière voiture passent, mais le bogie arrière est dévié, et le dernier wagon est dirigé vers la voie 1B. L'avant-dernière voiture est alors à cheval entre les voies 1 et 1b, elle est alors de travers, Le wagon renverse un poteau caténaire puis se retrouve soulevé par le début du quai. Le wagon précédent ne tient pas le choc, il est soulevé et renversé, la jonction avec la tête du train est rompue.

L'avant-dernier wagon continue à racler le quai, dévastant tous les équipements et détruisant la superstructure recouvrant une partie de celui-ci. Le choc est tel que le wagon se tord et des amas de tôles se forment sous celui-ci. L'avant du train poursuit sa route et s'arrête rapidement, seule la dernière voiture de la partie avant se renverse, occasionnant des blessures.


La partie avant a continué son chemin, dépassant la gare de voyageurs. Seul le dernier wagon s'est renversé. (image JYB pour Techno-Science.net)


L'arrière du train est à cheval sur le quai (image JYB pour Techno-Science.net)


Les causes de l'accident


Pour le moment, nous n'en sommes qu'à quelques hypothèses et quelques premières certitudes même si l'enquête ne fait que débuter.

Le chemineau aux commandes n'est pas en cause. Certains avaient annoncé que le train allait trop vite, il n'en est rien. La vitesse du convoi était de 137 km/h au moment du déraillement, soit sensiblement inférieure à la vitesse maximale de 150 km/h à cet endroit. La traversée d'une gare ou d'un aiguillage n'affecte pas forcément cette vitesse maximale, c'est d'ailleurs pourquoi il ne faut jamais être en bordure de quai lorsqu'un train sans arrêt passe sur la voie. Dans les années 60, des essais de passage d'aérotrain dans une gare de la voie d'essai ont été effectués à 400 km/h.

Des problèmes d'essieux ou de roue cassée ont été évoqués. Ces hypothèses se basent essentiellement sur l'accident d'un ICE en Allemagne dont un wagon avait percuté un pilier de pont. Le train s'était coupé en deux, les wagons arrières se sont empilés contre le pont. Le bilan avait été très lourd.

La piste la plus sérieuse actuellement évoquée concerne l'aiguillage en amont du quai. Une éclisse se serait détachée et se serait retrouvée au coeur de l'aiguillage, provoquant à la fois le déraillement et le changement de direction du dernier wagon. On ne connait pas la cause du détachement de l'éclisse. La SNCF a prévu de revoir toutes les éclisses du réseau.
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