Dans le but d'étudier l'évolution des comportements et la manière de vivre des familles canadiennes, cinq catégories de couples ont été définies et analysées par des chercheurs de l'Université de l'Ontario de l'Ouest dans une étude récente:
1) le modèle " complémentaire-traditionnel " dans lequel la femme réalise plus de travaux non payés et l'homme plus de travaux payés (1/3 des sujets testés soit la plus grande catégorie – modèle en déclin),
2) le modèle "complémentaire-genres inversés " dans lequel c'est le mari qui accomplit plus de tâches non rémunérées et la femme qui réalise plus de travaux rémunérés (catégorie la plus petite avec seulement 3% des sujets testés mais en augmentation),
3) le modèle " double charge pour la femme " où la femme accomplit la même quantité ou plus de travaux payés et plus de travaux non payés (1/4 des sujets testés et modèle stable),
4) le modèle " double charge pour l'homme " dans lequel c'est le mari qui réalise la même quantité ou plus d'activités payées et un plus grand nombre d'activités non rémunérées (1/10 des sujets testés et en augmentation), et enfin
5) le modèle " rôles partagés " dans lequel le mari et la femme réalisent la même quantité de travail non rémunéré (1/4 des sujets testés et en augmentation).
A savoir, les étudiants et les retraités ont été exclus de l'analyse des résultats et les activités non rémunérées concernent l'implication de chacun dans les travaux ménagers, tous les travaux pour lesquels les participants ne reçoivent pas de salaire.
D'après l'analyse des statistiques effectuée par les scientifiques à partir de données de 1986, 1992, 1998 et 2005, les couples ont plus de probabilité d'être heureux durant leur vie lorsqu'ils appartiennent au modèle des " rôles partagés ". Ce modèle est en particulier favorisé quand la femme possède plus de ressources que l'homme et que le couple est peu ou pas religieux.
La présence d'un enfant est aussi déterminante. Les femmes avec un enfant de moins de 18 ans et les hommes avec un enfant de moins de 5 ans ont plus tendance à faire partie des couples de type " complémentaire-traditionnel " ou " double charge pour la femme ". Plusieurs facteurs déterminants pour le partage des travaux non rémunérés proviennent directement du travail rémunéré tels que les ressources de la femme. Au contraire, les hommes qui possèdent plus de ressources que leur femme ou qui ont suivi une éducation équivalente ou plus longue ont tendance à avoir une partenaire qui fait plus de travaux non rémunérés dans le couple. Selon cette étude, le bonheur du couple est donc synonyme de parité sexuelle.