La découverte de ce pont submergé bouleverse les théories sur la colonisation méditerranéenne

Publié par Cédric le 30/09/2024 à 06:00
Auteur de l'article: Cédric DEPOND
Source: Communications Earth & Environment
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Un pont submergé vieux de 6 000 ans à Majorque: une révélation qui pourrait redéfinir la chronologie de la colonisation méditerranéenne. L'histoire de l'île pourrait être beaucoup plus ancienne qu'on ne le pensait.

L'étude du pont découvert dans la grotte de Genovesa à Majorque bouleverse les connaissances sur l'arrivée des premiers habitants dans cette région. Ce pont, immergé sous l'eau, offre des indices précieux sur l'époque où l'île aurait été colonisée.


La grotte de Genovesa, localisée près de la côte de Majorque, cache un pont en calcaire de 7,7 mètres de long. Ce pont, construit il y a environ 6 000 ans, reliait l'entrée de la grotte à une chambre sèche, aujourd'hui sous l'eau. Des recherches menées par une équipe interdisciplinaire de l'Université de Floride du Sud ont permis de dater ce pont avec précision. Les dépôts calcaires sur la structure, ainsi qu'une bande de coloration distincte, ont été analysés pour déterminer son âge.

Les précédentes estimations de la présence humaine sur Majorque dataient de 4 400 ans avant notre ère. Cependant, ces nouvelles découvertes suggèrent une occupation humaine dès 5 600 ans avant notre ère, réduisant ainsi l'écart avec les autres îles méditerranéennes. La méthode utilisée pour dater le pont repose sur l'analyse des isotopes d'uranium et de thorium dans les formations carbonatées. Ces techniques offrent une grande précision pour déterminer l'âge des structures immergées.

L'importance de cette découverte va au-delà de la simple révision chronologique. Elle met en lumière une capacité surprenante des premiers habitants à manipuler leur environnement et à construire des infrastructures adaptées à leur époque. La grotte et son pont révèlent également des éléments de la vie quotidienne des premiers colons.

Les artefacts trouvés, dont des fragments de poterie, montrent une activité sophistiquée et une exploitation avancée des ressources naturelles disponibles. Par ailleurs, l'analyse des vestiges de Myotragus balearicus, une chèvre naine disparue, suggère que la grotte avait une fonction plus complexe qu'un simple passage. Elle pourrait avoir servi de refuge ou de lieu de stockage.

Cette recherche a le potentiel de modifier notre compréhension des migrations humaines dans la Méditerranée. Les prochaines explorations pourraient encore enrichir notre connaissance des premières sociétés méditerranéennes et des impacts environnementaux de leur installation.
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