Le professeur See Leang Chin, du Département de physique, génie physique et optique de l'Université Laval a mis au point une méthode qui pourrait détecter et analyser les gaz se trouvant jusqu'à deux kilomètres. Pour cela le chercheur utilise un
laser d'une très grande
puissance - le
laser femtoseconde - qui peut émettre des impulsions très brèves (10 puissance -15 seconde) et ainsi révéler l'identité des molécules présentes dans un milieu.
Les impulsions du laser convergent dans l'air et forment des filaments qui vont alors ioniser, fragmenter et exciter les molécules situées à l'intérieur de ces filaments. L'analyse de la lumière fluorescente qui en résulte va alors révéler leur identité. See Leang Chin a effectué plusieurs essais dans son laboratoire du Centre d'
optique photonique et laser (COPL) pour démontrer l'efficacité de la
technologie. Les tests ont permis de distinguer des molécules de
monoxyde de carbone,
dioxyde de carbone, butène et
butane. Cette
démonstration lui a permis d'obtenir un brevet d'invention américain.
A distance, cette technologie pourrait ainsi détecter la présence de produits chimiques gazeux à proximité d'une usine, mesurer l'abondance d'un polluant dans l'atmosphère ou encore s'assurer qu'une zone où des secouristes doivent intervenir n'est pas contaminée par un
gaz toxique. "Nous n'avons pas encore fait de tests sur le terrain, précise cependant le professeur Chin. Pour y arriver, il faudrait pouvoir déplacer un laser femtoseconde à l'extérieur, ce qui n'est pas simple."