L'expérience du Joint European Torus (JET) en Angleterre a marqué un tournant significatif dans la quête de la maitrise de la fusion nucléaire, une source d'énergie propre potentiellement inépuisable. Depuis 1983, le JET a œuvré à recréer le processus de fusion nucléaire, similaire à celui alimentant le Soleil et les autres étoiles, avec pour objectif ultime de le rendre applicable à la production d'énergie sur Terre. Récemment, cette installation a atteint un nouveau jalon en générant la plus grande quantité d'énergie jamais produite lors d'une réaction de fusion, marquant la fin de près de quatre décennies d'expérimentations.
Intérieur du tokamak expérimental de fusion Joint European Torus (JET) avec une photo du plasma superposée. Crédit: Autorité de l'énergie atomique du Royaume-Uni, avec l'aimable autorisation d'EUROfusion
Dans sa phase finale, le JET a utilisé 0,2 milligrammes de carburant pour maintenir une puissance de fusion élevée pendant 5 secondes, produisant 69 mégajoules d'énergie. Bien que cela puisse sembler modeste, suffisant pour alimenter une maison moyenne pendant quelques minutes seulement, ce succès est célébré comme une avancée majeure par la communauté scientifique. Cela démontre le potentiel croissant de la fusion comme source d'énergie propre, bien que le chemin vers une application commerciale soit encore long.
Le JET a surpassé ses propres records, mais n'a pas battu le record de rendement, soit le rapport entre l'énergie produite et l'énergie investie pour initier la fusion, détenu par le National Ignition Facility (NIF) en Californie. Le NIF, qui utilise une méthode différente appelée fusion par confinement inertiel, a été le premier à produire plus d'énergie qu'il n'en consomme, atteignant des rendements proches de 2.
La comparaison entre le JET et le NIF est complexe en raison de leurs approches distinctes de la fusion. Le JET, un tokamak, utilise un champ magnétique pour confiner un plasma superchauffé et initier la fusion, tandis que le NIF cible une capsule de carburant avec des lasers pour provoquer une compression et une fusion du combustible.
Alors que le JET s'approche de la fin de son exploitation, marquant la fin d'une ère, son héritage sert de fondation pour le futur réacteur International Thermonuclear Experimental Reactor (ITER), prévu pour 2030. L'ITER vise à tester et à perfectionner la technologie tokamak pour une nouvelle génération de réacteurs de fusion, promettant de poursuivre l'avancée vers une source d'énergie propre et abondante pour l'humanité.