La NASA a décidé de développer un lanceur lourd capable d'envoyer jusqu'à 100 tonnes en orbite basse terrestre d'ici 2015. Ce lanceur de nouvelle génération reposera sur des technologies largement éprouvées. Des deux concepts encore en lice, la NASA a fait le choix d'un lanceur de type classique, à superposition d'étages, dit "en ligne". L'élément principal sera un dérivé du gros réservoir externe de l'actuelle navette spatiale, équipé de boosters, les fameux SRB (Solid Rocket Boosters) à 3 segments. Dans cette nouvelle version, ils comporteront 5 segments, augmentant ainsi la quantité de propergol embarqué.
Concepts de lanceurs dérivés d'éléments propulsifs de la navette spatiale Le concept retenu par la NASA est un lanceur à superposition d'étages (à droite de l'image)
Les performances attendues sont en deçà de celles de Saturne V, la fusée la plus puissante jamais développée par les Etats-Unis. Cette fusée haute de 110 m était capable de placer une charge utile de 140 tonnes en orbite basse et d'envoyer jusqu'à 45 tonnes vers la Lune. Elle a été utilisée 13 fois avec un taux de réussite de 100%, essentiellement dans le cadre des missions habitées Apollo.
Cette décision entraîne de facto une redéfinition des infrastructures au sol car celles utilisées aujourd'hui pour les vols habités ne sont pas configurées pour des lanceurs en ligne.
Autre décision en filigrane, le lanceur qui sera utilisé pour lancer le véhicule d'exploration avec équipage (CEV) sera dérivé du lanceur lourd. Il sera développé autour des SRB de la navette et son deuxième étage sera cryogénique. Deux versions du CEV sont prévues. Un véhicule de transfert d'équipage vers l'ISS avec une capacité d'emport de 25 tonnes et un engin spatial capable de rejoindre la Lune avec une capacité d'emport de 35 tonnes.
Enfin, ces deux lanceurs seront le fer de lance des Etats-Unis dans leur conquête de l'espace. Immanquablement, leur fiabilité devra être très élevée. Car s'il n'est pas question de perdre un équipage, il est tout aussi difficile d'imaginer que la NASA courre le risque de perdre une charge utile de 100 tonnes.