Pour la première fois, un rein de porc génétiquement modifié a été transplanté sur un homme et fonctionne encore plus d'un mois après. Cette réussite donne de l'espoir aux patients face à la pénurie d'organes.
Image d'illustration Pixabay
La communauté scientifique s'intéresse de près aux xénogreffes. Face au nombre toujours plus important de patients dans l'attente de greffes, l'idée serait d'utiliser des organes d'animaux au lieu d'attendre un don humain. Le choix du porc dans ces recherches n'est pas dû au hasard: du fait de ses nombreuses similarités morphologiques avec l'Homme, ses organes peuvent théoriquement être fonctionnels dans le corps d'un humain.
Plusieurs tests similaires ont déjà été réalisés. Citons par exemple une greffe de coeur de porc sur un homme début 2022, ce dernier ayant survécu deux mois après la transplantation. S'agissant plus précisément de reins de porcs, la première greffe sur un humain remonte à fin 2021, et la seconde courant 2022. Les reins ont été rejetés lors de ces expériences, mais les nouvelles biotechnologies ont plus récemment permis aux scientifiques de s'améliorer sur la modification du génome porcin, permettant ainsi de fortement réduire le risque de rejet hyperaigu.
Habituellement, un rejet est constaté entre 10 à 14 jours après une telle greffe. Mais la dernière greffe en date rencontre un franc succès. En effet, une transplantation de rein de porc a eu lieu sur un homme de 57 ans en état de mort cérébrale et ayant fait don de son corps à la science, à l'hôpital NYU Langone de New York. 32 jours plus tard, l'équipe française de l'Inserm, experte du domaine, a été sollicitée pour évaluer la réponse immunitaire: aucun rejet n'a été constaté ! Les médecins avaient également transplanté le thymus du porc sur ce même patient, afin que cette glande aide les cellules du patient à considérer celles du porc comme étant les siennes et ainsi éviter un rejet.
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Face au nombre de patients en attente de don d'organe à travers le monde, le résultat de cet essai est encourageant. Sur le seul territoire français, ce sont près de 12 000 malades qui restent en attente de greffe de rein, quand moins de 4 000 sont effectivement transplantés chaque année. Toutefois avant de pouvoir mener ce type d'intervention en France, il faudrait modifier les lois de bioéthique en vigueur à ce jour.