Groenland: voyage au centre de la "Terre verte"

Publié par Adrien,
Source: BE Allemagne numéro 344 (19/07/2007) - Ambassade de France en Allemagne / ADIT
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Une forêt de conifères recouvrant la partie sud de l'île dans laquelle évoluent papillons, mouches et scarabées, tel était le cadre sylvestre du Groenland, il y a 450.000 à 800.000 ans. L'analyse de l'ADN fossile contenu à l'extrémité d'une carotte glacière de deux kilomètres a en effet permis à l'équipe internationale coordonnée par le Professeur Eske Willerslev de l'Université de Copenhague, de déterminer la composition de cette faune et de cette flore locales et de restituer au Groenland son étymologie première de "Terre verte".


Le Groenland vu de l'espace

L'estimation de températures estivales supérieures à 10 degrés Celsius et hivernales ne descendant pas en dessous de -17 degrés Celsius a ainsi pu être formulée à partir de la mise en évidence, sur cette île, de conifères tels que des ifs, pins et épicéas ainsi que de nombreuses plantes herbacées notamment des composées, papilionacés et graminées, que l'on trouve encore aujourd'hui dans les régions septentrionales.

Se pourrait-il cependant que le patrimoine génétique ne soit pas issu de plantes natives mais de pollens ayant traversé les mers transportés par le vent ? Cette hypothèse a été démentie par le professeur Michael Hofreiter de l'Institut Max Planck de Leipzig qui a participé à l'analyse de cet ADN fossile, matériel génétique le plus ancien jamais étudié. L'ADN de la plupart des plantes ayant été isolé à partir de chloroplastes, organites renfermant la chlorophylle, ce dernier ne peut donc être issu que des feuilles ou d'aiguilles de conifères et non du pollen.

La datation de la glace a, quant à elle, nécessité le recoupement de quatre méthodes différentes. L'une d'entre elles a ainsi consisté à étudier la racémisation des acides aminés couplée à la modélisation des températures de la couche basale de glace. Ce processus de racémisation est observé à la mort d'un organisme vivant lorsque les acides aminés de forme L se transforment progressivement en forme D, selon une évolution lente dépendante des conditions physico-chimiques du milieu (telles que la température). Déterminer les proportions de ces 2 formes stéréochimiques L et D, selon le profil de température de la glace basale, a ainsi permis d'estimer l'âge de cette strate basale entre 500.000 ans et 1,2 millions d'années, résultat concordant avec ceux obtenus par les 3 autres méthodes.

D'après ces différents procédés de datation, les échantillons étudiés n'ont pas été en contact avec l'air. Le Groenland était donc couvert de glace lors de la précédente période interglaciaire, il y a 125.000 ans, contrairement à ce qui était avancé jusqu'à présent, avec des températures pourtant de 5 degrés Celsius, supérieures aux températures actuelles. Les propos de Willerslev se veulent ainsi rassurants: "Si nos calculs sont exacts, cela veut dire que la couche de glace du sud du Groenland serait plus stable qu'on ne le pensait".

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