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La JAXA craint de perdre la sonde spatiale Akatsuki
Publié par Adrien, Source: BE Japon numéro 569 (20/04/2011) - Ambassade de France au Japon / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/ ... /66527.htm Illustration: JAXAAutres langues:
La JAXA (Japan Aerospace Exploration Agency) fait le point sur la situation de la sonde d'exploration Akatsuki (PLANET-C). Lancée le 21 mai 2010 sur une fusée H-IIA, Akatsuki était destinée à se placer en orbite autour de Vénus le 7 décembre. Malheureusement, la manoeuvre fut un échec car la combustion des ergols dans les moteurs de la sonde s'est arrêtée plus tôt que prévu. En conséquence, Akatsuki orbite actuellement autour du Soleil. La cause exacte de la défaillance du système de propulsion est en cours d'examen et la JAXA étudie différentes possibilités pour tenter à nouveau une injection de la sonde vers l'orbite vénusienne.
Vue d'artiste de la sonde japonaise Akatsuki
La JAXA espère pouvoir effectuer cette opération en décembre 2016 ou janvier 2017. Toutefois, l'agence spatiale japonaise craint que la sonde ne puisse résister aussi longtemps à la chaleur à laquelle elle est soumise du fait de sa proximité avec le Soleil. En effet, le 10 mars, la température d'une valve de régulation du carburant de la sonde a atteint 70,4 degrés, dépassant le seuil admissible de 70 degrés. Un changement d'orientation a permis de rabaisser la température mais le matériau isolant (MLI - Multi-Layer Insulation) couvrant toute la sonde pour la protéger de la chaleur se détériore et Akatsuki est passée au périhélie (point de l'orbite le plus proche du soleil) le 17 avril. D'ici fin 2016, elle traversera encore une dizaine de fois le périhélie, s'affaiblissant à chaque fois un peu plus. Dans le pire des cas, la valve de régulation pourrait casser, provoquant une fuite de carburant et une perte de communication avec la sonde. D'autres instruments d'Akatsuki sont également susceptibles d'être endommagés.
Jusqu'à présent, le fonctionnement des instruments d'observation équipant la sonde a pu être confirmé. Ainsi, le 9 décembre 2010, les caméras IR1 (1-micron Camera), LIR (Longwave Infrared Camera) et UVI (Ultraviolet Imager) ont permis de photographier Vénus à 600.000km de distance. Le 17 décembre, le USO (Ultra-stable Oscillator) et le TWTA (Traveling Wave Tube Amplifier) ont également pu être testés avec succès. Enfin, en mars 2011, il a pu être démontré en capturant des images de Vénus à 10 millions de kilomètres de distance que les capteurs LIR, UVI, IR1 et IR2 (2-micron Camera) étaient toujours en bon état. La survie de cet équipement jusqu'en 2016 n'est toutefois pas assurée.
Si la mise en orbite autour de Vénus avait réussi en décembre 2010, Akatsuki aurait été soumise à un rayonnement solaire d'une puissance maximale de 2 649W/m2. Après l'échec de la manoeuvre et l'entrée en orbite autour du Soleil, il est estimé que le rayonnement atteindra un maximum de 3655W/m2, soit une augmentation de 38% par rapport aux prévisions initiales. Lors de la conception d'Akatsuki, la puissance maximale du rayonnement solaire prévue était de 2800W/m2. Il est donc possible que la sonde subisse des dégâts dans les années à venir.
Pour le moment, les instruments de la sonde sont fonctionnels et la JAXA continue d'enquêter sur les causes de l'échec tout en préparant une deuxième tentative d'injection sur l'orbite de Vénus fin 2016. L'agence japonaise prévoit une dégradation du matériau isolant protégeant Akatsuki mais tentera d'opérer la sonde de manière à minimiser les risques afin de la préserver assez longtemps pour l'accomplissement de sa mission.