Un projet polonais audacieux, baptisé CREDO, cherche à décrypter les mystères des séismes grâce au rayonnement cosmique. Cette initiative scientifique pourrait changer la manière dont nous appréhendons ces catastrophes naturelles dévastatrices.
Le projet CREDO, initié en 2016 par l'Institut de Physique Nucléaire de l'Académie Polonaise des Sciences (IFJ PAN) à Cracovie, se concentre sur l'étude du lien entre les rayons cosmiques et les séismes. Les scientifiques espèrent que cette approche innovante pourrait aider à prédire à l'avance la date et le lieu des tremblements de terre.
Image: Argonne National Laboratory / Flickr / CC 2.0
Le Dr Piotr Homola, coordinateur du projet CREDO, exprime son étonnement devant ces résultats inattendus. Bien qu'il n'existe pas de scénario conventionnel dans lequel les rayons cosmiques provoqueraient des séismes, la corrélation entre ces deux phénomènes est indéniable.
Cette corrélation est basée sur le fait que les courants de Foucault à l'intérieur du noyau de la Terre, qui génèrent son champ magnétique, dévient les particules chargées des rayons cosmiques. Les chercheurs de CREDO ont découvert que si un séisme majeur était associé à des perturbations de ces courants, le champ magnétique serait affecté, entraînant des changements à l'intérieur de notre planète.
En examinant les données de rayonnement cosmique du projet de base de données du NeutronMonitor et de l'Observatoire Pierre Auger, une corrélation claire a été trouvée entre les séismes de magnitude supérieure ou égale à 4 et l'intensité du rayonnement cosmique secondaire.
Cependant, cette corrélation n'est évidente que lorsque les données sur les rayons cosmiques sont décalées de 15 jours par rapport aux données sismiques. Cela suggère que cette méthode pourrait fournir des informations sur les séismes bien à l'avance. Il reste toutefois incertain de savoir s'il sera possible de déterminer l'emplacement de ces séismes à l'aide de cette méthode. La corrélation ne semble apparaître que lorsque les données sismiques sont analysées à l'échelle mondiale.
Pour l'instant, cette découverte offre un nouvel angle d'approche pour l'étude des séismes et ouvre la porte à des explications moins conventionnelles.