Une étude publiée dans le
New England Journal of Medicine rapporte qu'il existe une association entre une diète riche en "mauvais glucides" et le risque cardiovasculaire. Signée par l'équipe du projet international PURE, dont fait partie le cardiologue Paul Poirier, de la Faculté de
pharmacie (La pharmacie (du grec φάρμακον/pharmakôn...) et du Centre de
recherche (La recherche scientifique désigne en premier lieu l’ensemble des actions entreprises en vue...) de l'
Institut (Un institut est une organisation permanente créée dans un certain but. C'est...) universitaire de
cardiologie (La cardiologie est la spécialité médicale qui étudie le cœur et ses...) et de
pneumologie (En médecine, la pneumologie est la branche qui s'occupe de maladies des poumons et du tractus...) de Québec, cette étude démontre qu'une alimentation caractérisée par un indice glycémique élevé est associée à une élévation du risque d'événements cardiovasculaires graves et de décès.
Les aliments à indice glycémique élevé provoquent une élévation rapide du glucose sanguin et déclenchent une cascade de réactions physiologiques pouvant conduire au développement des maladies cardiovasculaires.
Getty ImagesTravelling Light
Les chercheurs ont suivi pendant 9,5 ans près de 138 000 personnes vivant dans 20
pays (Pays vient du latin pagus qui désignait une subdivision territoriale et tribale d'étendue...) répartis sur 5 continents. Les informations fournies par les participants ont permis d'estimer l'indice glycémique de leur diète. Les aliments qui ont un indice glycémique élevé - le pain
blanc (Le blanc est la couleur d'un corps chauffé à environ 5 000 °C (voir...), les boissons gazeuses et les jus de fruits, par exemple - provoquent une élévation rapide du taux de glucose sanguin et une réponse proportionnelle du taux d'
insuline (L'insuline (du latin insula, île) est une hormone peptidique sécrétée par les...) pouvant conduire à la résistance à l'insuline. Ce cycle favorise l'
obésité (L'obésité est l'état d'une personne, ou d'un animal, souffrant d'une hypertrophie de...) et une
inflammation (Une inflammation est une réaction de défense immunitaire stéréotypée du...) systémique (La systémique - du grec « systema », « ensemble...) propice au développement des maladies cardiovasculaires. En raison des méfaits physiologiques de ces aliments, certains leur ont accolé l'étiquette de "mauvais glucides".
Les chercheurs ont vérifié s'il existait une association entre, d'une part, l'indice glycémique de la diète des participants et, d'autre part, les 8780 décès et 8252 événements cardiovasculaires graves (infarctus du
myocarde (Le myocarde est le tissu musculaire (myo-, muscle) du cœur (-carde). C'est un muscle...), accidents vasculaires cérébraux, arrêts cardiaques, etc.) survenus pendant le suivi. Pour ce faire, ils ont divisé les participants en 5 groupes selon l'indice glycémique de leur diète.
Les analyses montrent que, chez les sujets qui étaient en
santé (La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste...) cardiovasculaire en début d'étude, ceux dont la diète se situe dans le quintile supérieur d'indice glycémique ont un risque 21% plus élevé d'événements cardiovasculaires graves et de mortalité que ceux dont l'indice glycémique se situe dans le quintile inférieur. Chez les participants qui avaient une
maladie (La maladie est une altération des fonctions ou de la santé d'un organisme vivant, animal...) cardiovasculaire préexistante, ce risque est 51% plus élevé.
"La
démonstration (En mathématiques, une démonstration permet d'établir une proposition à partir...) physiologique du lien entre une alimentation riche en mauvais glucides et les maladies cardiovasculaires a été faite il y a un bon moment déjà, souligne le professeur Poirier. Grâce à la cohorte du
projet (Un projet est un engagement irréversible de résultat incertain, non reproductible a...) PURE, nous avons pu faire une démonstration épidémiologique de ce lien." Rappelons que PURE (Prospective Urban Rural Epidemiology Study) est une vaste étude entreprise il y a 18 ans, à laquelle participent 225 000 personnes de 27 pays. Elle vise à déterminer comment les habitudes de
vie (La vie est le nom donné :) et les facteurs socioéconomiques, cognitifs, environnementaux et génétiques influencent les facteurs prédisposant aux principales maladies chroniques.
Pendant longtemps, les campagnes de
prévention (La prévention est une attitude et/ou l'ensemble de mesures à prendre pour éviter...) des maladies cardiovasculaires ont surtout porté sur une réduction de la consommation des gras. A-t-on visé la mauvaise cible ? "Tous les glucides et tous les gras ne sont pas égaux, répond Paul Poirier. On sait maintenant que les pires glucides ont des effets aussi néfastes que les pires gras. Il faut éviter les uns comme les autres. Les extrêmes, ce n'est jamais bon."
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