Les bloqueurs de pubs mettent en péril la gratuité de ce site.
Autorisez les pubs sur Techno-Science.net pour nous soutenir.
▶ Poursuivre quand même la lecture ◀
Opération chirurgicale en apesanteur dans un Airbus A300 Zéro-G
Publié par Adrien, Source: Cette information est un extrait du BE France numéro 181 du 3/10/2006 rédigé par l'ADIT. Les Bulletins Electroniques (BE) sont un service ADIT et sont accessibles gratuitement sur www.bulletins-electroniques.com Illustration: CNES / NOVESPACEAutres langues:
Pour la première fois au monde, une intervention chirurgicale sur un homme - l'ablation d'une tumeur graisseuse de l'avant bras - a été réalisée en apesanteur. Celle-ci s'est déroulée le 27 septembre 2006 à bord d'un avion capable de recréer les conditions nécessaires: l'Airbus A300 Zéro-G. C'est le professeur Dominique Martin, le docteur Laurent de Coninck du CHU de Bordeaux et leur équipe qui ont réalisé cette première, menée en collaboration avec le CNES et le Conseil Régional d'Aquitaine.
L'opération chirurgicale en apesanteur à bord de l'Airbus A300 Zéro-G
C'est en 2003 qu'a débuté ce projet de faisabilité d'intervention chirurgicale dans un environnement spatial. Séduit par les idées du professeur Dominique Martin, chef du service "Chirurgie Plastique" au CHU de Bordeaux, et de son collègue Laurent de Coninck, anesthésiste, le docteur Antonio Guel, responsable des sciences de la vie au CNES de Toulouse, leur a permis notamment de prendre contact avec Novespace, la société qui exploite l'avion "zéro-G". Dès octobre 2003, cette équipe a pu réaliser pour la première fois au monde une microchirurgie dans les conditions spatiales sur une artère de queue de rat de 0,5 mm, "l'intervention la plus délicate à effectuer sur Terre", précise-t-on dans l'équipe bordelaise.
Au cours de la seconde phase de ce projet, l'entreprise Ascensud a conçu et fabriqué une unité opératoire pouvant être embarquée dans le "zéro-G" de Novespace. "Celle-ci devait être apte à prendre en charge un patient tant sur le plan chirurgical que sur le plan de la réanimation". Des vols réalisés en juin 2004 et février 2006 ont permis de procéder à des essais et de valider ce matériel. "Les derniers vols de février dernier ont permis d'équiper l'unité notamment d'un dispositif de filtration d'air extrêmement performant et d'optimiser la sécurité de l'ensemble du dispositif".
Après cette intervention qui vient de se dérouler avec succès, l'équipe bordelaise va entamer la quatrième phase de ce projet qui permettra de mettre en place des protocoles de téléchirurgie avec base opérationnelle au sol et robot situé dans l'avion, exécutant les gestes commandés via des satellites. "Nous devrions disposer en particulier d'un robot à six degrés de liberté capable de reproduire tous les gestes chirurgicaux", indique-t-on au sein de l'équipe du professeur Martin. Agréé et soutenu par l'ESA, ce projet, qui pourrait servir de pilote dans le cadre de l'assistance chirurgicale au sein de la future base lunaire devant être opérationnelle d'ici dix à quinze ans, permettant à la France, et en l'occurrence à l'équipe du professeur Dominique Martin, de disposer de quelques longueurs d'avance sur les Américains et les Chinois.