L'utilisation intense et inappropriée de pesticides contribue au fardeau croissant de l'obésité et du diabète en Afrique selon les travaux de Colette Azandjeme, doctorante en nutrition internationale à l'Université de Montréal.
Les concentrations des pesticides organochlorés (POCs) dans les fluides humains (sang, lait maternel) se révélaient plus élevées en Afrique que dans les pays développés. Les concentrations de ces POCs notamment le DDT, augmentaient de 2 à 4 fois le risque d'
obésité et de
diabète au sein d'une population cotonnière au
nord du Bénin (département du Borgou). Ce risque de diabète était indépendant de l'histoire familiale de diabète, du niveau socio-économique, de l'obésité globale et de l'obésité abdominale.
Dans cette région qui utilise de grandes quantités de pesticides pour la culture du coton et celle d'autres cultures vivrières, la prévalence du diabète est curieusement la plus élevée du pays soit 4,6% versus 2,6%. L'étude a été réalisée auprès de 106 personnes diabétiques appariées à 106 sujets témoins. Les concentrations sériques de quatorze pesticides organochlorés ont été mesurées au laboratoire de
toxicologie de l'
Institut national de
santé publique du Québec (INSPQ). Quatre pesticides ont été détectables à savoir: p,p'-DDT, p,p'-DDE, beta-hexachlorohexane et trans-nonachlore.
Le Bénin est le principal partenaire ouest-africain du projet de
Pôle francophone africain sur le double fardeau nutrition (DFN) financé par l'ACDI et mis en oeuvre à l'
Université de Montréal par
TRANSNUT, centre collaborateur OMS pour la transition nutritionnelle et le développement. C'est dans le cadre de ce projet que Colette Azandjeme a mené son étude, dont les résultats contribueront certainement à maintenir l'attention des autorités des secteurs de la
santé, de l'
environnement et de l'agriculture du Bénin.