Conduire avec les lumières diurnes incorporées dans les voitures augmente le temps de réaction des piétons face à l'activation des clignotants, d'après une recherche menée à bien au Département d'Ingénierie civile de l'
Université de Grenade.
Les bénéfices des lumières diurnes incorporées (Daytime Running Lamps ou DRL) dans les voitures ont été démontrés dans de nombreuses études. Certaines parmi elles estiment qu'elles pourraient éviter entre 5-15% des accidents de piétons ou de cyclistes écrasés par des voitures. Les résultats de ces études ont donné lieu à ce que les organismes régulateurs en matière d'
automobile décident que toutes les automobiles fabriquées en
Europe à partir de 2011 incorporeront obligatoirement des lumières diurnes, actuellement optionnelles. Ce fait, ajouté à l'exhaustive
campagne publicitaire réalisée par certains
médias, a fait connaître au grand public les lumières diurnes et leurs avantages.
Ce travail a été dirigé par le professeur Antonio Peña García, et a compté avec la collaboration des professeurs Juan de Oña López, Antonio Espín estrella, Fernando Aznar Dols, Francisco Javier Calvo Poyo, Rocío de Oña López et Evaristo Molero Mesa.
Recherche de contreparties
Les chercheurs se demandaient si l'incorporation de lumières diurnes dans les véhicules pouvait entraîner une contrepartie, comme le masquage d'autres fonctions d'illumination et de signalisation du véhicule même ; concrètement, les indicateurs de direction ou clignotants, dont la fonction est d'avertir d'autres usagers de l'intention du véhicule de tourner. On a également mis en question l'obligation que la lumière émise par les lumières diurnes en Europe soit blanche, et que ce soit un avantage ou un inconvénient par rapport aux Etats-Unis, où elles peuvent être blanches ou ambrées.
Pour cela, on a dessiné une expérimentation qui a permis de mesurer les temps de réaction visuelle de 148 observateurs face à l'activation de clignotants à partir de diverses configurations contenant la présence d'une lumière diurne allumée. Les mesures ont été prises dans des espaces extérieurs avec illumination naturelle, afin de reproduire les conditions réelles dans lesquelles se produisent les écrasements de piétons lors des
heures de clarté pendant lesquelles ces lumières diurnes sont allumées.
Les conclusions démontrent que la couleur des lumières diurnes et l'angle d'où elles sont observées ont une influence directe sur les temps de réaction des piétons face à l'activation d'un
clignotant, tandis que la distance entre les deux fonctions, qui est précisément l'objet de controverse actuelle entre les différents organismes régulateurs, ne démontre aucune influence
statistique significative avec les
données obtenues.