Les protoétoiles de classe 0 (âgées de 10 000 ans) représentent le stade d'évolution le plus précoce des étoiles semblables à notre Soleil. Dans ces protoétoiles jeunes, plus de la moitié de la masse se trouve encore dans une enveloppe étendue de
gaz (Un gaz est un ensemble d'atomes ou de molécules très faiblement liés et...) et de poussières en chute libre, et pas dans l'
étoile (Une étoile est un objet céleste émettant de la lumière de façon autonome, semblable à une...) centrale en formation, qui est donc cachée par une grande
quantité de matière (La quantité de matière est une grandeur de comptage d'entités chimiques ou physiques...), rendant sa détection très difficile dans la plupart des longueurs d'
onde (Une onde est la propagation d'une perturbation produisant sur son passage une variation...).
Ainsi, bien que l'émission de rayons X soit une signature bien observée de l'
activité (Le terme d'activité peut désigner une profession.) magnétique dans les protoétoiles de classes I (âgées de 100 000 ans) et les étoiles jeunes, la présence d'une telle activité magnétique au
stade (Un stade (du grec ancien στ?διον stadion, du verbe...) classe 0 est encore discutée. En effet, les quelques objets très enfouies détectés en rayons X dans les régions de formation d'étoiles n'étaient jusqu'à présent que des protoétoiles de classe I.
Gauche: image infrarouge Spitzer (rouge: 4.5 microns) et SOAR (vert: hydrogène (L'hydrogène est un élément chimique de symbole H et de numéro atomique 1.) moléculaire choqué à 2.12 microns ; bleu (Bleu (de l'ancien haut-allemand « blao » = brillant) est une des trois couleurs...): bande K à 2.15 microns).
Droite: détection de HOPS 383 en rayons X avec Chandra (Le satellite Chandra est un télescope à rayons X. Il a été lancé en 1999 par la navette...) (rouge: 0.5-2 keV ; bleu: 2-7 keV)
© NASA/CXC/NOAO/Grosso N. et al.
L'observatoire spatial Chandra de la
NASA (La National Aeronautics and Space Administration (« Administration nationale de...) a détecté pour la première fois en rayons X une protoétoile certifiée de classe 0. HOPS 383, située dans le
nuage moléculaire (En astronomie, les nuages moléculaires sont des nébuleuses interstellaires qui ont une densité...) d'Orion 3 à une distance de 1370 années-lumière, a été détectée pendant une puissante éruption en rayons X qui a duré environ 3
heures (L'heure est une unité de mesure :) et a atteint à son pic un niveau d'émission au moins 10 fois plus élevé que celui hors éruption (non détecté) de HOPS 383. Le spectre de l'émission en rayons X est très absorbé et montre une forte
raie (Raie [ʀɛ] est un nom vernaculaire ambigu qui correspond en français à de...) d'émission à 6.4 keV, provenant du
fer (Le fer est un élément chimique, de symbole Fe et de numéro atomique 26. C'est le...) neutre ou faiblement ionisé.
Cette détection prouve que l'activité magnétique est déjà présente au stade d'évolution le plus précoce des étoiles de type solaire. Les rayons X contribuent à l'
ionisation (L'ionisation est l'action qui consiste à enlever ou ajouter des charges à un atome ou une...) de la base du flot et irradient la
matière (La matière est la substance qui compose tout corps ayant une réalité tangible. Ses...) neutre ou faiblement ionisée au
voisinage (La notion de voisinage correspond à une approche axiomatique équivalente à celle de la...) de l'
objet (De manière générale, le mot objet (du latin objectum, 1361) désigne une entité définie dans...) central. Une telle activité magnétique est la source probable des particules énergétiques qui avaient été proposées dans la littérature pour expliquer les anomalies d'abondances observées dans les météorites et la
chimie (La chimie est une science de la nature divisée en plusieurs spécialités, à...) moléculaire dans les protoétoiles jeunes.
En savoir plus:
Evidence for magnetic activity at starbirth: a powerful X-ray flare from the
Class (CLASS (CLS) est un célèbre groupe de l'underground informatique. CLASS a cessé son...) 0 protostar HOPS 383.
Nicolas Grosso, Kenji Hamaguchi, David A. Principe
, et Joel H. Kastner 2020, Astronomy & Astrophysics, 638, L4.
https://doi.org/10.1051/0004-6361/202038008
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