Un projet de radioastronomie unique pour quadriller le ciel avec une précision extrême

Publié par Michel,
Source et illustration: CNRS /INSU
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Des astronomes combinent la plus grande panoplie de radiotélescopes de la planète en un instrument unique pour améliorer la précision du système de référence utilisé pour mesurer les positions de tous les objets célestes. Le projet est co-organisé par le Laboratoire d'Astrophysique de Bordeaux (INSU-CNRS, Université de Bordeaux 1) et coordonné par le Service VLBI International pour la Géodésie et l'Astrométrie


Carte montrant la localisation des 35 radiotélescopes qui vont participer
à l'observation de 243 quasars les 18 et 19 novembre.

Pendant 24 heures, à partir du mercredi 18 novembre et jusqu'au jeudi 19 novembre, 35 radio télescopes situés sur 7 continents différents observent 243 quasars aux confins de l'Univers. Les quasars, des galaxies avec des trous noirs super massifs en leur centre, sont si distants que leurs déplacements dans le ciel sont indétectables. Ils constituent de fait des phares idéaux pour quadriller le ciel et repérer les positions des objets célestes, à l'instar des longitudes et latitudes utilisées pour le positionnement à la surface de la Terre.

Les données de tous les radiotélescopes seront combinées, comme si elles provenaient d'un radio télescope géant ayant la taille de la Terre, permettant de mesurer les positions des quasars avec une précision inégalée. La technique, appelée radio-interférométrie à très longue base (VLBI) n'est pas nouvelle, mais jamais autant de radio télescopes n'avaient été mis en commun pour observer autant d'objets, durant une même session. Le précédent record était de 23 télescopes.

Lors d'une réunion au Brésil en juillet dernier, l'Union Astronomique Internationale a adopté un nouveau système de référence qui sera mis en œuvre à partir du 1er janvier. Ce nouveau système de référence est basé sur un jeu de 295 quasars fondamentaux qui permettent d'ancrer le système dans le ciel. Toutefois, même avec 35 radiotélescopes, la couverture du ciel reste incomplète, d'où la possibilité d'observer seulement 243 de ces quasars dans l'observation à venir.

En observant autant d'objets durant une même session, nous n'avons plus besoin de relier les positions d'une session à l'autre, affirment les astronomes. Le résultat sera une grille de référence plus précise. Des télescopes situés en Asie, en Australie, en Europe, en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, en Antarctique et dans le Pacifique vont participer à cette observation.

L'amélioration de la précision du système de référence permettra de mieux mesurer les positions et mouvements de tous les objets du ciel. Comme les astronomes aujourd'hui utilisent de plus en plus des télescopes observant à différentes longueurs d'onde (optique, radio, infrarouge, etc...), cette amélioration va aussi permettre de mieux superposer les différentes images.

Enfin, l'amélioration du système de référence céleste va aussi renforcer le système de référence terrestre utilisé pour les recherches en géophysique. Des mesures géodésiques plus précises permettent notamment de mieux comprendre des phénomènes tels que le mouvement des plaques tectoniques, les marées, et les processus qui affectent l'orientation de la Terre dans l'espace.

L'événement s'accompagne d'activités grand public pour célébrer l'Année Mondiale de l'Astronomie. Une page web publique permettant de suivre l'observation en direct est disponible sur le site du Laboratoire d'Astrophysique de Bordeaux ; des webcams sont également disponibles pour certains des radiotélescopes.
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