En réponse à un appel d'offre de la NASA de septembre 2004 pour des missions robotiques lunaires à l'horizon 2008-2009, la société Raytheon a émis une proposition basée sur deux technologies déjà développées pour la Missile Defense Agency (MDA). Il s'agit d'un système de propulsion utilisé sur le Exoatmospheric Kill Vehicle (EKV) et d'un système de navigation autonome mis au point pour les missiles de croisière.
Dans le cadre d'un contrat signé avec la MDA en 1998, Raytheon a déjà livré 18 EKVs et doit en produire encore 23. Ce véhicule est lancé à bord d'un missile GMD (Ground-based Midcourse Defense), et une fois hors de l'atmosphère, est conçu pour se séparer du lanceur et venir détruire par collision un éventuel missile ennemi. Le système de propulsion du EKV est adaptable selon Raytheon pour réaliser des manœuvres d'atterrissage sur la Lune. Le système de navigation, appelé Digital Scene Matching Area Correlation System, fonctionnant par comparaison entre une image stockée du site d'atterrissage visé et du site réel, permettrait quant à lui un guidage en douceur pour l'atterrissage.
La sonde proposée par Raytheon serait lancée à bord du lanceur Taurus développé par Orbital Sciences Corporation. L'utilisation de technologies existantes et des lignes de production de l'EKV permettrait, selon Raytheon, de mettre au point une mission à un prix compétitif. Le coût de sa proposition n'a pas été communiqué, mais la NASA a fixé le budget de la mission robotique lunaire à environ 300 millions de dollars.