La news rétro de ce dimanche continue d'évoquer la notion de pesanteur basée sur les connaissances du Système Solaire dans les années 1930 (cf. la la première partie).
Avertissement: Cette news rétro retranscrit des connaissances scientifiques de 1934, et contient donc volontairement les incertitudes et erreurs d'époque.
Comment la pesanteur est contrebalancée par la force centrifuge
Cette "attraction" qui tend à faire tomber les corps suivant la verticale du lieu où ils se trouvent, c'est-à-dire suivant la direction du "rayon" de la Terre en cet endroit, est en partie contrebalancée par une force antagoniste qui est la force centrifuge.
La Terre tourne sur elle-même, autour de la ligne qui joint ses deux pôles, et fait un tour en vingt-quatre heures. Or, tout mouvement de rotation entraîne la production d'une force "centrifuge" qui tend à écarter le corps tournant de son axe de rotation. En mesurant l'intensité de la pesanteur, on a pu vérifier que cette intensité est plus grande près du pôle qu'à l'équateur. Et cela se comprend de suite. Le point de la Terre situé à l'équateur est plus éloigné de l'axe de rotation qu'un point quelconque situé près du pôle: la force antagoniste est donc plus grande, et réduit d'autant l'attraction du centre ; de sorte que la pesanteur réelle est la différence entre l'attraction exercée par la masse de la Terre, et l'effet de la force centrifuge qui se manifeste sur les points de sa surface.
Les déterminations de l'intensité de la pesanteur aux divers points de la Terre ont montré, nous l'avons dit, que le pesanteur était plus faible à l'équateur qu'au pôle ; elles ont montré en outre qu'à l'équateur, la force centrifuge était la 289ème partie de la pesanteur. Or, 289 est le carré de 17: donc, si la Terre tournait 17 fois plus vite, les corps, à l'équateur, n'auraient plus de poids.
Pour soulever une haltère de 40 kg, il faut une dépense de force proportionnelle à la pesanteur et à la force centrifuge de la Terre. Mais si la Terre tournait 17 fois plus vite, un écureuil pourrait facilement la soulever
Des conséquences inattendues
Alors, ce serait le désastre. Nos corps, ne pesant plus, n'exerceraient aucun frottement sur le sol: la marche et la course seraient donc impossibles, ainsi que la circulation des trains sur les rails. Un saut, résultant de l'élan donné par un effort musculaire, lancerait le sauteur à des hauteurs qui n'auraient de limite que la résistance de l'air, si l'air, gaz pesant, pouvait encore exister.
En ce qui concerne les liquides, ils n'iraient plus s'accumuler au fond de leurs récipients ; les océans, poussés par les vents, monteraient sans difficulté sur les rivages, y créant des montagnes d'eau qui n'auraient aucune raison de retomber à leur niveau primitif. On ne pourrait plus "verser" le vin dans les verres, et le précieux nectar ne sortirait même plus des flacons.
Au lieu de retomber brisées, les vagues poussées par les vents monteraient sur les rivages, sans aucune raison de reprendre leur niveau primitif
Les métiers manuels seraient rendus impossibles ; leur principal instrument, le marteau, ne fonctionnant plus par suite de la disparition de la pesanteur ; le fil à plomb n'indiquerait plus la direction de la verticale, l'haltère serait un joujou sans poids, etc... On voit que cette pesanteur, contre laquelle nous "pestons" parfois, a du bon.